26 février 2021. Je suis traitée aux petits oignons dans ma salle d’accouchement. Ploguée sur l’épidurale, j’admire mes mains avec une béatitude extatique. Non mais elles sont tu pas awesome rien qu’un peu? Whoaaaaaa. Accouchement de rêve, séjour de rêve, retour de rêve à la maison. On est sur notre petit nuage, tout se passe à merveille et disons que ça fait changement de la dernière fois.
Seule ombre au tableau: je dois retourner à l’hôpital dans 48 heures pour contrôler la petite jaunisse de bébé. Disons que je me serais bien passée de cette sortie qui bien qu’essentielle, survient en plein postpartum. Je sais pas pour vous, mais en postpartum, mettre le pied dehors est la dernière chose dont j’ai envie. Je veux juste être dans mon lit, en mou, à me coller avec mon beau coco d’amour.
Bref, rendez-vous à 8 heures, on se lève trop tôt pour avaler un café sur le coin de la table tout en faisant rusher les enfants. On droppe la petite à la garderie, puis on se dirige vers l’hôpital avec mes bleus de soluté, mes courbatures d’accouchement et tout le reste.
À l’entrée, mon chum se fait revirer de bord: protocole covid. On est déçus, mais c’est la vie. Je monte à la clinique du nouveau-né, où je tombe nez à nez avec un couple. Piquée au vif, je fulmine un peu en faisant HEILLE. On me dit que finalement, mon chum est autorisé. Je le texte. Il arrivera un peu plus tard.
Entretemps, on pique bébé, je l’allaite et il se rendort comme un petit ange. Une heure plus tard, le verdict tombe: la jaunisse a trop progressé, il faut réadmettre bébé pour 24 heures. C’est alors que je prends conscience de la chance immense que j’ai d’avoir deux cocos en bonne santé.
Parce que je ne connais personne qui trippe à passer 24 heures à l’hôpital, mais moi, je sais que je passerai à autre chose dans un jour. D’autres n’ont pas cette chance.
J’ai droit à une chambre à l’hôtel de l’hôpital, qui est relativement proche de la pouponnière dans l’absolu, mais relativement loin quand on est habituée de l’avoir à côté en tout temps. Chéri s’en retourne gérer la maison, le chat et la petite.
Quarante minutes d’allaitement et un biberon de formule plus tard, coco s’endort profondément et je monte à ma cellule chambre. Loin de moi l’idée de me plaindre le ventre plein, mais là, j’ai le cafard. Je me sens comme une vieille chaussette abandonnée après avoir été traitée comme une reine.
Je somnole une petite heure avant de descendre à la cafétéria. Tout mon budget des deux prochaines semaines risque d’y passer, parce que RQAP, mais anyway, après cette journée je n’aurai plus une seule seconde pour dépenser la moindre cenne donc j’imagine que c’est correct. Right?
Après avoir passé la soirée auprès de coco, s’ensuit une nuit que je qualifierais d’intense. Je monte pour une sieste. Mon téléphone sonne trois heures plus tard. Je me rhabille, descends et après plus ou moins 30 minutes d’allaitement, je donne un biberon à glouton qui a encore soif. Je remonte siester, jusqu’à ce que mon téléphone sonne, et ainsi de suite.
Sérieusement, ça fait des mois que je n’ai pas autant marché et mon corps n’était clairement pas prêt à ce genre d’exercice.
À 8h30, ça sonne encore: cette fois, c’est la pédiatre qui veut me voir. J’arrive 30 secondes plus tard pour constater que mon coco tout rose n’est plus sous les lampes! C’est bon signe. La pédiatre arrive et me confirme la bonne nouvelle. Les taux ont drastiquement baissé et on peut rentrer à la maison.
Excitée comme un enfant à Noël, je texte mon chum et descends célébrer le tout à la cafétéria avec une chedière de café pas assez fort.
Après un dernier allaitement, un 60 ml de formule et 15 minutes de pompage qui me donnera un précieux 20 ml, je me ramasse. Après avoir remercié les infirmières-anges à l’infini, je descends rejoindre mon chum qui m’attend à l’entrée pour me faire une bonne blague: « Bon, on va où? »
De retour à la maison, je me garroche dans ma bonne vieille jaquette, je retrouve mon look de nouvelle mom et je tombe comme une bûche dans mon lit CONFORTABLE. Jusqu’au prochain boire.