Je suis inquiète pour les enfants. Inquiète de ce que la COVID-19 laissera sur eux, en eux et dans leur tête. Bien que les experts affirment que, à part quelques exceptions, les enfants ne sont pas très atteints par le fameux virus ( et heureusement ), les impacts sur eux serons grands si nous n’y réfléchissons pas un peu.
Les enfants ont été déclarés les plus grands vecteurs souvent asymptomatiques de la COVID, mais sont malheureusement présentement perçus comme des menaces, des virus, des dangers publics. C’est compréhensible avec tout ce que l’on nous a dit. J’ai vu une dame crier à un enfant qui prenait une marche avec sa maman (qui était à environ à 15 mètres d’elle) «approches-pas, tu peux me rendre malade». Certes je comprend la dame qui a sûrement voulu lancer un message du style «laisse pas ton fils m’approcher», mais c’est l’enfant d’à peine 4 ans qui a reçu le message. Une phrase assez traumatisante quand on a 48 mois d’existence.
J’ai vu des gens faire des 180 degrés tellement théâtrale à 15-20 mètres d’une petite famille qui marchait, qu’un des enfants a dit «c’est à cause qu’on est des enfants hein maman?» Oui comme parent il faudra éduquer très sérieusement nos enfants au respect de la distanciation sociale et être encadrant et ferme en ce qui attrait à l’hygiène respiratoire, mais il ne faut pas oublier que ce sont des enfants.
J’ai peur que plusieurs soient traumatisés par ces adultes qui ont peur et qui veulent se protéger et les protéger, mais qui vont leur faire développer des patterns et de la culpabilité qui restera toute la vie et ce même quand on n’entendra plus parler du maudit COVID. Les gens qui recommencerons bientôt à travailler en services de garde, dans les écoles, dans les centres de services etc… ont la peur au ventre et c’est tout-à-fait compréhensible. Ce sont les seuls qui ne pourront pas s’assurer d’une distanciation sociale. Imaginez un changement de couche, consoler un enfant, recevoir un câlin surprise, etc. Par conséquent je pense que nous allons devoir faire une étude de conscience et s’assurer que nous sommes aptes à communiquer avec eux selon leur degré de compréhension. Un enfant de 18 mois ne pourra pas être tenu responsable de ne pas avoir éternué dans son coude alors qu’il y a à peine deux mois plusieurs adultes ne le faisaient même pas.
Nos paroles et nos regards vont avoir un impact sur eux, sur leurs émotions et sur leur développement. Il faudra peut-être parfois s’abstenir, revenir en arrière, ré-expliquer et même parfois s’excuser. Ce monde de pandémie qu’ils traversent en bas âge, sera, espérons-le, temporaire, alors ayons des attentes réalistes envers eux et éduquons-les au mieux de nos capacités. Si cela est trop, alors il faudra se faire aider, que l’on soit parent ou professionnel. La pandémie, elle, sera de passage. Des traumas, eux, peuvent être permanents.
Alors essayons de se parler entre adultes et de les épargner. Si ils ne sont pas affectés par le virus ils le seront si on les rends fous en parlant sans cesse de désinfection, de virus et de danger devant eux. Ayons des paroles bienveillantes et offrons notre aide aux parents qui en ont besoin. Surtout ayons des comportements normaux devant ces enfants. Inutile de changer de direction en y faisant un fracas: changeons doucement de trajectoire sans commentaires heurtants. Soyons bienveillants pour nos enfants.