La sexualité, sans filtre instagram

Notre sexualité, quoique beaucoup plus libre qu’auparavant, est encore teintée de nombreux clichés et visions retouchées. Que ce soit dans les films, les séries télés, les livres ou même la pornographie, rares sont les médiums qui montrent une relation sexuelle réaliste à mes yeux. Chacun a son vécu et ses expériences, mais j’aimerais qu’on parle plus des différences qui rendent chaque sexualité unique. Tous ces détails qu’on ne voit jamais. 

Les corps pas épilés ou bien imparfaitement.

Les sous-vêtements ordinaires qui fittent pas. 

Les relations sexuelles durant les menstruations et qui ne sont pas sales pour autant. 

Les fois où on se bat pour enlever nos vêtements trop serrés. 

Les fous rires en plein milieu. 

Nos corps qui font des bruits bizarres. 

Nos crampes de jambes et nos torticolis.

 Les cheveux dans le visage.  Les cheveux tout croches. 

Les pas-de-maquillage. 

Les positions acrobatiques qu’on échoue à réaliser. 

Les jouets sexuels qui manquent de batteries. 

Les livres érotiques quétaines dont les pages se détachent à force d’être lues. 

La lubrification qui a parfois besoin d’un coup de pouce, le corps ne devenant pas automatiquement fontaine. 

L’absence de flexibilité. 

Les fantasmes coupables partagés sur l’oreiller. 

Les orgasmes qui prennent du temps à arriver et puis qui montent en flèche. 

Les orgasmes qui viennent pas tout le temps, non plus. Pas synchro. 

Les corps qui, même désireux l’un de l’autre, ont besoin de caresses et d’affection pour se préparer. 

L’inconfort absolu de faire l’amour ailleurs que dans un lit. 

Le chat qui arrive et miaule quand c’est pas le moment. 

Les difficultés à rester discret(e)s quand on ne veut pas se faire regarder de travers par ses colocataires ou ses voisins le lendemain. 

Les fois où, l’hiver, on doit enlever les gros joggings et les bas de laine pour faire l’amour. 

Les niaiseries qu’on se dit, les taquineries. Les silences et puis les cris. 

Les préliminaires  qui peuvent être le tout.

La pénétration qui peut être optionnelle. 

Le sexe en solo, comme une acceptation de son corps et de ses désirs.

La sexualité qui veut hiberner, des fois. C’est ben correct. 

Les personnes trans, non-binaires, intersexes, en situation de handicap, âgés, bi, gais, en surplus de poids, racisés. 

 Leur sexualité à eux aussi. 

Il n’y a pas de modèle à suivre, de normalité, de qu’est-ce que les autres diraient. La seule chose qui importe,  c’est ton bien-être et celui de ton ou ta partenaire. Le bonheur que vous retrouvez à faire communiquer vos corps et vos envies, comme vous l’entendez. La fréquence que vous voulez, la manière que vous voulez, la durée que vous voulez, avec des accessoires ou pas. L’envie du même partenaire pour toute la vie ou plusieurs dans la semaine, ou plusieurs à la fois. Vouloir attendre ou pas. 

Soyez consentants, soyez respectueux. Le reste, c’est pas de leurs oignons. 

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Sous anonymat

Autrice dont les mots vivent sous anonymat.

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