J’avais écrit ce texte il y quelque mois sur mon blog perso et après une discussion avec une amie qui m’a raconté qu’une amie à elle avait été inspirée par mon texte, je me suis dit: tiens je vais le partager encore! D’un coup que ça t’inspire toi aussi à faire du bien dans le monde en étant follement toi-même et en faisant des choix positifs qui dérangent la norme!
J’étais dans une salle d’attente pour je ne sais plus quel rendez-vous médical et je lisais un Reader’s Digest ( THE lecture officielle des salles d’attente!) L’histoire traitait d’une femme qui avait eu un fils né polyhandicapé et qui avait dû pendant un long moment s’en occuper seule, sans soutien puisque le père avait abandonné la situation et que ses parents étaient tous les deux décédés. Puis, à son travail, elle est devenue amie avec une collègue et peu à peu cette collègue s’est portée volontaire pour aider à l’occasion…puis, de plus en plus. Ainsi, le fils et l’amie ont développé un lien.
La mère biologique a ensuite demandé à son amie de devenir la mère adoptive de son fils et elle a dit oui. Elles vivent toutes les deux dans un duplex, une en haut, une en bas et elles sont une petite famille, le ti-homme est bien entouré et elles ont toutes les deux une mission et des moments de répit…tout est bien qui finit bien!
Eh bien non, parce que les deux femmes doivent dealer au quotidien avec les questions, les jugements et la confusion des gens. Pourquoi? Parce que le monde n’ont pas de repères, ils sont tout mêlés pis ils essayent de classer les informations dans une case et mon Dieu, mon Dieu! Ils sont pas capables! Elles sont deux mères, pas un couple, mais le garçon est reconnu comme le garçon des deux femmes et donc les deux femmes ont les mêmes droits.
«Mais là c’est sûr que la mère biologique doit pas être super bien dans la situation…ou si elle l’est, c’est possiblement parce qu’elle ne l’aimait pas vraiment sont gars parce que j’veux dire, elle l’a juste dumpé à une autre femme là, non?»
Non. C’est deux amies qui sont aussi les mères du même petit garçon qui, lui, vient avec beaucoup d’amour à donner et de responsabilités à respecter. Tout le monde est bien là-dedans. Fin.
Et quand on y pense, elles sont assez brillantes et créatives comme femmes non?! Elles ont créé un nouveau modèle de famille où les besoins de chacun sont respectés. Où chacun est heureux. Elles se sont débrouillées pour bâtir de quoi dans lequel elles sont bien toutes les deux! C’est assez magnifique non?
Il y a bien fallu qu’il y ait une femme qui dise: «Tu sais quoi, moi, des enfants, non merci…MAIS je vais être avocate aux droits de la famille, et les enfants qui sont déjà sur cette terre, je vais m’en occuper du mieux que je peux! Je vais même en faire ma vocation!» Croyez-vous que cette femme s’est fait critiquer? Oh que oui, mais l’oeuvre de sa vie doit être quelque chose de tout aussi merveilleux que ces deux femmes qui ont décidé de bâtir de quoi qui n’existait pas encore.
J’ai eu une professeure à l’Université qui a non seulement été la première femme célibataire à adopter au Québec, mais qui a EN PLUS décidé d’adopter un enfant ayant une trisomie 21. Ces enfants qui d’habitude étaient remis à l’État par des parents complètement en désarroi face à cette «anomalie» tombée dans leur famille, elle, elle s’est dit: «ah non, moi je vais en prendre un sous mon aile maternelle pis vous allez voir, il va être heureux et moi aussi.» Pensez-vous que l’État et ses proches ont crié que c’était de la folie? Que ça existait pas des affaires de même! Voyons, une femme peut pas élevé un enfant seule? Un enfant avec une trisomie en plus! On avait jamais vu ça… jusque là!
Pis là, je parle de famille, mais mes parents ne sont pas mariés. Qui ont été les premiers conjoints de faits? Ces deux fous qui ont décidé de «vivre accotés» comme on disait dans le temps, et qui en plus, on eu l’audace, la PERVERSION, le PÉCHÉ de faire des enfants en dehors des liens du mariage?
Le film Loving, un homme blanc et une femme noire qui s’aiment? Une histoire d’amour quoi? Dans les années 50! Ils étaient vu comme des fous, des êtres nuisibles, des perturbateurs et j’en passe.
Je vous en pris, soyez fous. Non vraiment, soyez complètement subversifs! Voir si ça se peut aimer et prendre soin de quelqu’un sans suivre les règles de la société! Imaginez toute la paperasse que vous allez donner aux fonctionnaires du Ministère de «On fait ça de même pis c’est de même qu’il faut le faire!» Les pauvres, ils vont devoir changer des règles, recopier, transcrire, réfléchir! Pire, essayer de comprendre! PIRE, voir le beau dans vos folies et vous donner les droits d’aimer et d’être heureux.
Non mais sérieusement, vous ne faites mal à personne, vos intentions sont de créer du beau, du bonheur…Go! Du beau pour vous et/ou avec les autres.
Il y a quelqu’un quelque part, qui est tatoué et qui a les cheveux teints en mauve, qui serait une super bonne médecin, mais son allure dérange. Il y a un gars quelque part, il a le tour avec les enfants, il leur donne son meilleur. Avec lui, les enfants deviennent créatifs, autonomes et ils rient tout le temps. «Un gars qui aime les enfants, c’est weird. D’un coup que c’est un agresseur! C’est les filles qui s’occupent des enfants, pas les gars! C’est louche!»
Toute une richesse qui se perds parce que «dans vie, il y a des façons de faire et des affaires qui se font pas» sans oublier les «ah c’est louche non?…on a jamais vu ça avant, ça doit être parce que c’est pas normal!» S’il vous plait, je le redis, venez nous perturber!
Quand vos intentions c’est de créer du positif, ils vont suivre les grincheux et les «questionneux»! Ils vont même avoir l’audace de dire qu’ils vous ont connu et qu’ils vous ont énormément aidé dans vos démarches! Des espèces de hipsters des choix de vie!