En général, le mot diversité est utilisé partout : la diversité corporelle, la diversité culturelle, la diversité alimentaire, la diversité des genres, la diversité, etc., etc., etc.
Est-ce encore le mot « à la mode » du moment ? Je me pose la question. La diversité en soi a toujours été là ! On n’a qu’à regarder mère Nature, les arbres, les plantes, les fleurs, les insectes, les animaux: la diversité nous a toujours entourées ! Pourquoi on parle pas davantage du concept de l’acceptation de la diversité ?
Tout d’abord, il y a la reconnaissance de l’utilité et de la beauté de la diversité. C’est bien beau de faire un dossier spécial mode tailles plus une fois par année dans un magazine ou de mettre une mannequin à la peau noire de temps en temps sur la couverture, mais ça ne soutient pas la diversité, ça fait juste avoir l’air de soutenir la diversité. Le jour où on ne remarquera plus qu’il y a des mannequins noires ou des tailles plus partout dans les magazines, où ce sera aussi banal que les numéros de page, là, la diversité sera soutenue.
Pourquoi pas de la diversité de corps dans une pub de mariage ? Ce serait bien, non ?
Pourquoi c’est si dur de reconnaître collectivement la diversité ? Je pense que c’est parce que la diversité est un gros électron libre: c’est vaste et épeurant. Mettre des gens, des poids, des looks et des métiers dans des cases, c’est sécurisant. Ça ne bouscule pas, ça ne dérange pas, ça ne nous force pas à se questionner. Même les orientations sexuelles et les genres sont mis dans des cases. Regardez l’océan, le sable, l’eau salée, les algues, le plancton, de l’anémone à la baleine bleue: bien avant nous cet écosystème vivant nous donnait une danse marine spectaculaire, la diversité au service de l’ensemble.
Nous aussi on vit dans la mer, une mer de résistances, de dépendances et d’influences. C’est tellement enrichissant de sortir de sa zone de confort: on peut y découvrir tellement de belles choses.
Des couples mixtes dans les téléromans, c’est pour quand ?
C’est facile de savoir qu’on est contre la diversité au sens philosophique lorsqu’on commence une phrase en disant « les gais, les noirs, les blancs, les gros, les handicapés etc… ». Il n’y a pas vraiment de « les », il y a juste un grand nous. Un grand nous humain, une seule race : la race humaine. Le reste c’est juste de la diversité, de la diversité humaine en corps, en image, en choix, en orientation, en être, en culture, etc. Pourquoi je dis juste ? Pour dédramatiser.
Il n’y a pas si longtemps, j’ai défié amicalement quelqu’un à avoir une « date » avec quelqu’un qui ne correspondait pas à ses critères physiques habituelles… Surprise ! Ses critères ont changé, il a découvert que finalement un tour de taille est juste un tour de taille et que ça ne définie pas de la chimie entre deux êtres. Récemment, alors que je parlais de mon ex-conjoint et de son pays d’origine, on m’a dit : « ah oui hein, tu as déjà embrassé un noir? ». Je ne sais toujours pas ce que ça voulait dire, mais pour moi que mon ex soit africain ou chinois n’a rien à voir avec les sentiments que l’on peut développer pour quelqu’un. Dans un souper de filles l’année dernière, quelqu’un a dit : « ma fille est gaie, mais elle est bien gentille et très intelligente ». Encore à ce jour je ne saisis pas le mot « mais » dans cette phrase.
Les médias pourraient aider : plus de diversité à la télé, à la radio, etc. Dans les revues aussi : la société a fait du chemin, mais il en reste encore. Dans ce texte, je vous ai parlé de la diversité au sens large, mais je n’ai pas abordée la diversité plus subtile : les gens zen, les stressés, les anxieux, les rigides, ceux avec des troubles de l’attachement, les timides, les leaders, etc. Toutes ces subtilités encore plus précises qui forgent la grande chaîne humaine autour du globe.
Complexe, fragile et pourtant si utile : la diversité a besoin de soutien et de promotion. Je crois que cela commence individuellement, pour soi, son corps, ses valeurs etc. Ensuite élargissons et partageons, en toute….diversité !