Depuis maintenant trois ans, je prends une pause d’alcool au retour de la période des Fêtes. Je suis loin d’être la seule : cette tendance prend de plus en plus d’ampleur alors que beaucoup décident d’arrêter de boire pendant janvier (le « dry January ») et d’autres le font plutôt en février avec notamment le défi 28 jours de la Fondation Jean Lapointe. Arrêter de consommer pendant un mois complet peut représenter un défi considérable. Au départ, c’était justement l’idée de relever un défi qui m’interpellait. Je voulais me challenger et voir si j’étais capable de tenir bon jusqu’à la fin du mois. Voici certains constats résultant de mes trois défis sans alcool.
Pression des pairs et vie sociale altérée
La première fois que j’ai fait le défi, ce qui m’a le plus étonnée, c’est que beaucoup de gens semblaient se sentir confrontés au fait que j’arrête de boire et me mettaient ainsi une pression à consommer avec eux. J’ai poursuivi mes habitudes sociales en y évacuant toute consommation alcoolisée, sous les regards et commentaires souvent incompréhensifs de plusieurs amis et collègues. J’ai eu à refuser nombre de verres offerts et à balayer de la main les incitations à craquer. Voir l’autre côté de la médaille m’a fait réaliser à quel point boire est une habitude sociale ancrée et combien l’absence de consommation peut déranger. C’est donc le regard des autres qui avait rendu mon mois plus difficile. Deux défis plus tard, je me suis complètement défaite de cette pression. Il faut aussi dire que, comme le défi se répand, il est désormais assez banal de connaître quelqu’un qui s’abstient d’alcool pendant un mois. J’ai l’impression que c’est davantage accepté et encouragé. Et, après tout, notre consommation est quelque chose d’hyper personnel. Jamais ne devrait-on se faire ridiculiser ou mettre de la pression pour un choix qu’on fait pour notre propre bien-être.
Meilleure forme physique et mentale
L’idée du challenge était ce qui m’attirait initialement, mais j’ai décidé de relever le défi à nouveau en raison des bénéfices que ça m’apporte tant physiquement que mentalement. Cette année, pendant le temps des Fêtes, j’ai exagéré sur le mousseux et les cafés Baileys à maintes reprises et me suis retrouvée avec des douleurs incontrôlables à l’estomac, une première dans ma vie. Depuis le début du mois, ces brûlures ont complètement disparu. J’ai aussi moins de maux de tête, plus d’énergie et une meilleure humeur. Ça fait un bien fou d’être capable de se réveiller tôt le samedi dans un état sain, avec la force de profiter complètement de sa journée! Rien à voir avec ces matins passés à dormir, m’enfiler des Tylenol, craver du McDo et me sentir légèrement déprimée.
Un portefeuille en meilleure santé
Ne pas consommer d’alcool permet aussi d’économiser pas mal d’argent. C’est fou comment une facture monte vite au resto avec des drinks! Et je ne parle même pas de l’argent dépensé en vin et en bières de micro… Bref, je réalise à quel point je mets beaucoup d’argent dans la boisson quotidiennement quand j’arrête d’en consommer. Un mois sans alcool = le mois parfait pour piler de l’argent pour un projet quelconque.
En bout de ligne, le mois sans alcool est pour moi une occasion de questionner et évaluer ma relation avec l’alcool. On est tellement habitués de consommer fréquemment dans divers contextes qu’il devient difficile de prendre du recul par rapport à nos habitudes. Le fait de ne pas boire pendant une période de temps donnée permet justement de réaliser si notre consommation est adéquate ou si, au contraire, elle tend vers l’abus. Je pense qu’il est important de garder en tête que la dépendance à l’alcool est bien réelle et surtout sournoise : elle se développe au fil du temps, parfois sans même qu’on s’en rende compte. Cela dit, je n’ai pas l’intention d’arrêter de boire complètement parce que je considère qu’une consommation modérée fait partie des plaisirs de la vie! Je pense que c’est une question d’équilibre, comme pour à peu près tout.