Noël: une relation amour-haine

J’entretiens définitivement une relation amour-haine avec Noël. Chaque année, j’ai hâte que le temps des Fêtes arrive, mais une fois qu’on est dedans, beaucoup de constats m’attristent et écourtent mes réjouissances. Pourtant, c’est LE temps de l’année où tout le monde se retrouve pour fêter en famille et exprimer leur gratitude d’avoir celle-ci à leur côté. Mais qu’en est-il lorsque ta famille est décimée ou lorsque tu fréquentes peu ou pas cette dernière? Dans ces cas-là, Noël ne s’avère pas tout à fait joyeux…

Ma petite histoire, c’est que ma mère est décédée il y a 10 ans et que mon père a 75 ans, bientôt 76 (oui, il m’a eu à 49 ans). Malgré qu’il soit en forme, il a quand même cet âge-là. Et moi étant une personne stressée de nature, je dois vivre tous les jours avec cette peur insatiable de le perdre. Cela va sans dire qu’un profond manque m’habite, mais je deal avec celui-ci au quotidien et je pense le faire somme toute assez bien malgré les circonstances. Par contre, j’ai toujours eu un peu de misère à gérer mes moments de solitude, ce qui ne m’aide pas durant la période des Fêtes.

Je ne suis pas en train de dire que je n’ai pas de famille, ne vous-y méprenez pas. J’en ai une grande du côté de ma mère que je fréquente encore parfois, ainsi qu’un frère et une nièce que j’adore. Étant une fille ultra sociable, j’ai aussi la chance d’être entourée par des amis formidables, de qui je suis très proche. Or, lorsque je suis assise dans le salon seule avec mon père et mon copain le 24 décembre et que je vois sur les réseaux sociaux tous ces gens qui festoient en famille et qui semblent SI heureux, ça me rappelle que je n’ai pas la même chance, et mon dieu que je trouve ça injuste. En revanche, il faut accepter que la mort et la peine font inévitablement partie de la vie, même cela ne frappe pas tout le monde au même moment. On doit aussi garder en tête que plusieurs ont tendance à idéaliser ce qu’ils partagent sur les réseaux sociaux, donc l’herbe n’est pas nécessairement plus verte chez le voisin, après tout.

Malgré le fait que je n’échangerais ma vie pour rien au monde, le temps des Fêtes fait partie de ces périodes où mon manque se fait cruellement ressentir et où je constate la précarité de ma situation familiale. Néanmoins, pour demeurer heureux dans ce chaos qui nous envahit parfois, il est crucial de se réjouir de ce qu’on a et de s’investir dans ce qu’on aime, dans ce qui nous fait du bien. De mon côté, la musique et l’écriture ont toujours été des thérapies et m’aident à traverser les orages sans trop de heurts en m’apportant réconfort et gratitude. C’est en partie pourquoi j’écris ces lignes aujourd’hui.

Tout ça pour dire que le temps des Fêtes n’est pas exclusivement rempli de joie. Il peut aussi raviver des douleurs ou engendrer un sentiment de solitude, et cela n’a pas à être tabou, c’est correct d’en parler. Au contraire, je crois qu’on DOIT en parler, pour que tous ceux qui ont, comme moi, des mixed feelings par rapport à Noël sachent que peu importe leur situation familiale, ils ne sont pas seuls. La vie nous réserve toute sorte de choses, des bonnes comme des moins bonnes! Mais une chose est sûre, c’est qu’elle vaut la peine d’être vécue et que si on y met de l’effort, on peut créer notre propre bonheur malgré les tempêtes qui parsèmeront indubitablement notre chemin. Même si parfois c’est difficile, il est important de ne pas baisser les bras et de lever la main lorsqu’on ressent le besoin de se faire écouter. Sur ces mots, je souhaite à tous de très Joyeuses Fêtes et rappelez-vous, vous n’êtes JAMAIS seuls.

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Sabrina Chamberland-Desjardins

Grande amoureuse de lettres, de culture et d'histoire qui prend la vie avec un brin de folie. Une intellectuelle festive qui travaille en marketing mais qui rêve de vivre de sa passion: l'écriture. Toujours au fait des nouvelles tendances et prête à vous les faire découvrir.

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