Je vais vous faire une confession. Je ne serais pas supposée être en train d’écrire ce texte au moment où je suis en train de le faire. Nope. Je suis toute installée pour faire une autre tâche pour mon travail à la maison. Oh yes, tous mes fichiers sont ouverts, j’ai les bons onglets Internet d’ouverts aussi. J’ai ma bouteille d’eau en plus. Je suis prête à plonger! MAIS AVANT… je vais aller faire un petit tour sur Facebook, que je me suis dit. Voir si j’ai des messages. Tsé, on sait jamais… Pis là, j’ai vu qu’une des rédactrices du magazine avait écrit un nouvel article, donc je l’ai lu hein… solidarité, entraide pis toute. Pis après, je me suis rappelé que j’avais un article à écrire moi-même. Donc, je me suis demandé quel pourrait dont être le sujet de mon article…
LA PROCRASTINATION, JESS, ÉCRIS SUR LA PROCRASTINATION.
Est-ce que c’est parce que j’ai un TDAH? Est-ce que c’est parce que la nouvelle tâche que je serais supposée faire est nouvelle pour moi et que j’appréhende un peu si je vais être pas pire pour le faire? Est-ce que c’est parce que j’aime écrire sur des sujets qui me font réfléchir? Est-ce pour toute ces raisons que je procratisne en ce moment??
Je suis bonne pour procrastiner. Des fois, j’en viens à me demander si c’est pas une forme d’autosabotage. C’est pour ça que, quand j’ai vu l’idée de Future-Self (futur soi) m’apparaître sur mon écran d’ordi pendant que je farfoullais sur Pinterest (autre outil extraordinaire pour la procratination!), je me suis dit : Wow, pas mauvais comme concept!
Fais quelque chose aujourd’hui que ton futur toi va te remercier d’avoir fait plus tard.
Ou encore, fais quelque chose ce matin que ton toi de ce soir va être content d’avoir fait. Fais-le tout de suite pour ne pas avoir à le faire plus tard. Agis avant que la situation s’envenime. Agis maintenant, règle le problème maintenant, pour que tu sois libéré plus tard. Commence à faire des changements maintenant pour que ton toi futur soit plus en santé mentalement, physiquement et financièrement.
Souffre maintenant, fais le truc poche maintenant, fais face maintenant pour ne pas avoir à le faire plus tard. Fais-le pour toi, par amour pour toi en sachant que tu vas récolter les bénéfices, les conséquences positives dans pas si longtemps.
C’est beau hein? Le plan semble si facile! Un petit coup de pied au derrière et hop, c’est parti?
Tu le sais, elle le sait, il le sait, ils le savent, on le sait… On le fait pas. On bloque! Notre cerveau est comme : « Non, ça me tente pas, come on, on le fait plus tard, ok? » MAIS POURQUOI??
Selon David Cain, dans le livre Procrastination is not laziness, la procrastination n’est pas la conséquence de la paresse, d’un manque d’éthique de travail ou du fait qu’on manque de motivation véritable. Ce serait plutôt un réel mécanisme neurologique qui aurait pour fonction de préserver notre vision de notre valeur.
Les procrastinateurs de haut niveau (Bonjour, je m’appelle Jessica et je procrastine.) sont des gens qui, en fait, accordent une grande importance à leur performance face à une tâche puisqu’ils l’associeraient à leur valeur personnelle. Je performe, je suis bon, donc je vaux plus ou, du moins, je vaux quelque chose. Les procrastinateurs et les perfectionnistes sont souvent les mêmes personnes ou, du moins, ils sont de la même famille et ils sont tissés bin serrés. Si ta valeur personnelle se mesure par tes actions ou plutôt par ta performance dans tes actions, tout échec ou perception d’échec est une atteinte directe à ton estime personnelle. Une critique face à ta performance dans une tâche est une critique sur ta valeur en tant que personne.
Si tu penses de manière inconsciente (ou consciente, mais bien ancrée dans ton mental) que toute action est un risque de prouver que tu n’as pas autant de valeur ou que d’agir est de s’exposer à une attaque de nature personnelle, il serait fou de se lançer les yeux fermés dans la gueule du loup! On hésite, on repousse, on se prépare un peu plus, on attend d’être vraiment prêt, on préfère demander encore conseil, on a peur de ne pas avoir ce qu’il faut… on veut s’assurer d’être certains de pouvoir réussir!
Si la tâche est déjà nouvelle ou difficile, si elle demande à la base plus d’énergie de notre part et qu’en plus, on dépense beaucoup d’énergie parce qu’on stresse à savoir si on va réussir à la hauteur de notre perception et que, par le fait même, si on ne réussit pas, cela sera non seulement un échec de compétence, mais aussi un échec de notre valeur en tant qu’individu… on n’a pas encore commencé la tâche qu’on est déjà mentalement brûlé! Pis ça, c’est selon ton mode de procrastination préféré, hein? Il y en a pour qui c’est des sites Internet, mais certains préfèrent classer leur bibliothèque de livres complète plutôt que de remplir des papiers d’impôts (Je suis une adulte, je serais supposé être capable de faire ça facilement!) ou faire le ménage de la maison ou de l’appartement au complet plutôt que de faire un appel important (Je peux pas le faire! Je vais avoir l’air d’une folle, je vais bégayer, je vais me tromper de terme quand je vais parler à la madame!). Alors là, ajoutez que vous pourriez être également brûlé physiquement!
L’affaire avec la procrastination, c’est que ça te parle de tes croyances et que les croyances c’est un maudit gros ménage à faire, et que ce ménage-là ne se fait pas en un jour, ni en quelques semaines. Donc, commence par de petites choses. Apprends graduellement, progressivement à te botter le derrière en bon français. Découpe les tâches en parties. Accepte que tu es possiblement poche pour faire certaines choses et demande de l’aide. Accepte que tu es poche à quelque chose et possiblement que tu vas pouvoir aider en retour pour autre chose. Moi, j’ai besoin de soutien pour tout ce qui est paperasse. On se comprend pas, on s’entendra jamais. Je les hais et ils le savent et ils veulent me le faire payer avec toutes leurs règles et je sais pas quoi. OK? Je pourrais laisser un formulaire se décomposer sur une table si c’était juste de moi. Or, la vie est ainsi faite que je dois faire mes impôts, je dois remplir des formulaires pour fonctionner en société et je dois aussi demander de l’aide de gens plus minutieux que moi pour le faire. Or, si tu repousses une conversation importante avec quelqu’un parce que tu te dis que tu as pas ce qu’il faut, que tu sauras pas comment parler ou agir ou te protéger… call me. On va analyser ça ensemble, on va farfouiller le problème ensemble, on va faire un plan et je peux te donner les outils pour te lancer.
Oh oui, procrastiner, ce n’est pas seulement dans les tâches. Nenon. Ton future self, il n’a pas besoin de ton toi présent que pour des tâches administratives, pour la maison ou au travail. Combien de fois as-tu évité de t’affirmer? Combien de fois as-tu repoussé de nommer tes besoins dans une relation et que la dynamique est devenue de plus en plus négative? As-tu quelque chose dans ta vie qui doit être travaillé, qui doit être pris en charge ou qui doit être guéri, mais tu ne le fais pas parce que « aller là » ou « nommer et parler de ça » te fait trop mal? Tu te rends bien compte pourtant que ça te fait déjà mal au quotidien, n’est-ce pas? Le problème, le trouble, le bobo, la blessure, bref, la chose que tu ne veux pas traiter a des conséquences sur ton quotidien, dans tes relations face à toi et/ou aux autres et donc, tu souffres quand même. Le fait que tu veuilles éviter de souffrir fait que tu souffres par la bande… Là, attention, je sais que ça peut sembler comme si je parlais de troubles anxieux. Oui, je parle bien d’anxiété, mais un trouble anxieux est autre chose. C’est plus intense, c’est plus envahissant. Ici, je te parle plutôt de croyances irrationnelles face à ta valeur personnelle associées à tes performances face à une ou plusieurs tâches ou actions qui doivent être faites.
Je te parle d’amour de soi, de respect de soi. Ton futur toi mérite que tu prennes soin de lui maintenant. Ton futur toi mérite que tu fasses la vaisselle maintenant parce que ça te tentera pas plus tard. Ton futur toi mérite que tu fasses de petits changements graduels dans ton alimentation au quotidien pour que ta santé s’améliore avec le temps. Ton toi présent a la capacité et sera fier d’avoir fait un appel pour voir une psychologue, et ton toi futur sera possiblement en train de guérir des blessures du passé ou de développer des outils pour mieux gérer des éléments personnels ou sociaux au quotidien.
Aussi important, qui dit évaluation de ta valeur par la performance dit non seulement procrastination, mais aussi comparaison! Là aussi tes divers toi (passé, présent et futur) devraient être tes seuls outils de comparaison. Pas la performance du voisin, ni celle de la personne que la société ou une personne en particulier te dit que tu devrais être!
Je ne l’ai pas encore lu. Il est bien installé dans ma bibliothèque, il attend que je me lance, mais le livre The Five Second Rule de Mel Robbins est un outil qui semble tout à fait utile, accessible et enrichissant. Je te suggère de regarder des vidéos YouTube où l’on présente le livre ou encore mieux, des vidéos où elle-même, Mel Robbins, parle de ce qu’elle veut transmettre et conseiller aux gens. C’est certain que moi qui suis TDAH, anxieuse et passionnée par la psycho humaine, une auteure qui est elle-même TDAH, anxieuse et qui cherche à aider les gens… je me sens interpellée, voir déjà comprise! ;)
Son idée de base, celle qui lui a fait débuter sa réflexion et le développement de son approche face à la procrastination, est celle du décollage d’une fusée.
5, 4, 3, 2, 1… GO!
Ton cerveau n’a pas le temps de te dire des menteries sur toi, tes compétences ou je ne sais quoi. Ton corps et ton cerveau n’ont pas le temps de te donner des excuses et des explications du comment du pourquoi tu ne devrais pas faire telle ou telle chose. Décompte de 5 secondes et boum, tu tombes dans l’action. Tu es monté dans le train et il est parti. Et toi comme moi le savons, souvent, le plus dur, le plus ardu est la mise en action, l’espèce de poussée vers l’avant, le lancement dans la mise en marche de la machine. Le blocage est là. Une fois que tu as plongé dans la piscine, tu n’as pas le choix, tu nages! Une fois que la madame à l’autre bout du fil a dit : « Allô, comment puis-je vous aider? » Go, parle, explique, pose tes questions, c’est là que ça ce passe!
Sinon, il y a toujours la bonne vieille méthode de la dernière minute! Quand ta peur d’être poche est remplacée par ta peur de ne pas pouvoir remettre ton travail d’école à la date demandée ou que tu crains plus la colère de ton boss que l’évaluation qu’il pourrait faire sur le choix de mise en page pour ton rapport.
Sur ce, je vous laisse, j’ai mis trop de temps à écrire cet article, je n’ai plus le temps de faire ma tâche que je devais faire pour mon travail à la maison parce que je devais aussi nettoyer la salle de bains dans ma journée et, comme j’ai plus peur de la colère des gens avec qui je vis que d’être en retard dans mes tâches de job (que je ferai possiblement plus tard dans la soirée… qui a besoin de dormir? pfff…)…
Hey, n’oubliez pas de commenter en nous avouant vos modes de procrastination favoris ou ce sur quoi vous procratineez le plus. La paperasse comme moi? Les appels? Le ménage? Brosser le chien jusqu’à ce que votre plancher soit un festival des boules de poil? Rendez-vous chez le dentiste?
L’une des sources favorites de procrastination de Jessica est son blogue personnel prochedelaperfection.wordpress.com. Si tu n’as pas envie de faire quelque chose que tu dois faire, vas y faire un tour! ;)