Les vampires, c’est pas pour vrai. Il y a des choses bien plus épeurantes!

J’aime pas l’Halloween.

J’aime les sorcières pour l’aspect magie et girl power. J’aime les costumes cutes ou en lien avec des films ou des livres. Une petite fille déguisée en Hermione ou un petit gars déguisé en Einstein, je craque! Mais les vampires, les zombies, les affaires qui mordent, qui saignent, qui sont ouaches… c’est non! Déjà petite, m’approcher d’une maison où il y avait des sons de fantômes et que le monsieur ou la madame qui te répondait à la porte se déguisait avec du faux sang et que son but était de nous faire peur… J’étais comme : Ok, bye. J’ai participé, j’ai rempli mon sac de bonbons, on peut retourner à la maison! Je n’aimais pas regarder des films d’horreur chez mes amies. Je ne dormais pas si on faisait un sleepover entre copines après. Je revoyais les monstres, les tueurs ou je ne sais quoi rempli de malice et de dégueulasseries après… dans le noir. Ils étaient là… dans le coin. Dans l’ombre.

Bref, l’Halloween, ça me fait suer un brin. SAUF si tu en profites pour faire connaître différents animaux ou personnages positifs aux plus jeunes, là j’embarque. Déguiser des enfants en chats, en David Bowie ou médecin… alright! Je n’ai pas peur de la culture, des modèles positifs et des amusements. J’ai peur de la laideur du monde. J’ai autant peur d’un vampire avec du faux sang dans face que d’une jeune ado qui se sent obligée de s’habiller en infirmière sexy… ou en police sexy… ou en Catwoman sexy… ou en bibliothécaire sexy… Oui, la pornographie et sa sexualisation à outrance m’effraient.

Je suis hypersensible, éduquée, sensibilisée à divers causes et anxieuse. Ça amène beaucoup de peurs et de conscience sur les vrais monstres dans ce monde.

Est-ce que je reste chez nous et ne parle à personne? Ferme la télé et choisis les sites Internet que je parcoure? Non, je vis quand même. Je suis hypersensible, nerveuse, voire anxieuse… mais je sors de che’nous!

J’ai même sauté en parachute pour mes vingt ans! Je capotais! Gros fun! Je volais, rien que ça!

T’avais pas peur??

Nope! J’avais CONFIANCE envers le gars avec qui j’étais en tandem. Ah là, on touche à un point hein? La confiance! Oui, sauter d’un avion, se pitcher dans le vide et un moment donné, à une certaine distance du sol, ouvrir le parachute pour planer un peu et se déposer au sol en un morceau est une source de stress! Mais j’avais confiance envers le monsieur! Il savait ce qu’il fait et, si jamais il y avait de quoi qui ne fonctionnait pas, j’allais suivre ses directives, ça va « bin aller » il sait ce qu’il fait! OR, tu me dis : « Jess, c’est toi qui ouvres le parachute et es en charge de la patente », je suis out! Moé, je reste dans l’avion!

La peur ça vient, ça prend racine dans un manque de confiance en soi, en les autres ou envers notre environnement. Comment tu dis ça, Jess?

En 2016, j’avais écrit un texte que j’avais appelé Le Venin. Le venin, c’est mon manque de confiance en moi, en mes capacités psychologiques et physiques. Et en mon manque de confiance envers les autres puisque… ils m’ont déçue…

Toi tu ne sais pas, tu peux imaginer, mais tu ne sais pas.
Tu peux essayer de comprendre, mais tu ne sais pas.
Tu peux m’écouter et me poser des questions, mais tu ne sais pas.
Comment ça fait mal. Comment c’est profond dans les tripes. Comment c’est une douleur immense. Tellement immense que tu choisis très souvent de surfer sur le net, regarder un film, faire du ménage ou cuisiner un truc plutôt que de laisser cette douleur qui veut que tu la sentes. Qui monte en toi, comme un serpent vénéneux, qui rampe vers le haut, vers ta conscience, qui veut que tu la touches, qui veut que tu la sentes… elle est là, tout le temps, mais mon Dieu que tu ne veux pas lui parler, la toucher. Elle se montre la tête souvent, tu as souvent aucun choix autre que la sentir… mais pas pleinement. Tu ne t’en sens pas la force.
Tu ne veux pas lui parler à cette douleur. Tu sais ce qu’elle va dire, tu le sais, mais tu ne veux pas l’entendre, tu ne veux pas qu’elle te le répète, qu’elle te morde encore, qu’elle te mette au sol encore.
Elle le « sait » elle que tu pines des trucs sur Pinterest mais que… jamais tu ne voyageras, jamais tu ne seras maman… Jamais tu ne seras une professionnelle compétente. Elle le te le murmure chaque fois que tu cliques sur une image sur Pinterest.
Jamais tu n’auras une bonne santé. Jamais. Avec tout ce que cela inclut d’isolement et de manque de capacités. Elle le « sait » elle que tu vas finir seule. Les amis qui auront leur vie à vivre, aucune famille à toi que tu te seras construite parce qu’on te trouve quand même sympathique, mais… tu n’es pas de la famille, tu es juste une amie… une connaissance. Faut pas charrier quand même… de toute façon « elle est souvent malade, alors… » Elle n’est pas vraiment capable de liens forts, de construire des liens forts.
Des fois, j’en rêve. Je me crois un peu parfois. La relation amoureuse saine, les deux enfants, les chats et les chiens… la maison qui est un foyer. La famille qui est composée d’amis proches et de membres du même sang que nous ou le conjoint. L’emploi dans lequel je me sentirais compétente et que je percevrais que je crée des résultats positifs sur les autres….
Et puis, je suis malade toute la nuit, je dois annuler un truc de planifié avec quelqu’un, je manque un cours, on me fait des reproches, je me sens coupable… je me sens faible, l’anxiété monte, la peine envahit…
La douleur rappelle qu’elle est là. Elle suggère d’être réaliste. Elle dit que je ne me fais que du mal.
Et en vérité, oui, je me fais du mal. Espérer des choses que ma santé physique et mentale ne semblent pas permettre. (J’utilise le verbe « sembler » pour me préserver, je le sais bien. Je ne suis pas dupe.) Pour ensuite avoir le rappel que non, ça ne fonctionnera pas. Le rappel qui nourrit le venin, le venin qui devient plus fort…
Je n’ai pas ce qu’il faut. Je ne l’ai pas. Faible de corps et du mental. Faut-il accepter pour ne plus souffrir? Garder espoir pour combattre le venin? Avoir la foi en l’avenir afin d’avoir quelque chose vers lequel se projeter?

Alors, c’est quoi le Venin? C’est la peur, le manque de confiance en tes capacités à survivre, à t’en sortir, à réussir, à faire face à… Un danger de… être blessé, être humilié, être bouleversé, être coincé, étouffer… etc.

Nos peurs révèlent ce qui nous est le plus important, ce que nous voulons le plus.

Si tu grattes un peu, tu vas voir que tes peurs te parlent beaucoup de qui tu es et ce que tu veux. Moi, j’ai peur de ne jamais être aimée comme je le veux et de ne pas pouvoir aimer comme je le voudrais. J’ai peur de ne pas laisser ma marque dans ce monde comme je voudrais et de ne pas aider un peu avant de partir. J’ai peur de ne pas être assez là pour mon monde. J’ai peur que mon monde me fasse du mal.

Les zombies, les vampires, les trucs d’Halloween, c’est dégueu, ça fait faire le saut, ok, mais parce que je suis comme ark, touche-moi pas! Tu veux me faire des peurs? Parle-moi de douleurs humaines, de solitude, de froideur, de jugement, de rejet, d’abandon, d’hypocrisie, etc. Là je vais claquer des dents et pas dormir de la nuit. Les morts-vivants qui mangent des cerveaux, c’est ouach! Des gens prisonniers d’un corps qui les empêchent de vivre pleinement, d’aimer pleinement, d’être soi pleinement… je sais que c’est vrai. C’est là, c’est présent. Ça rôde dans ma vie, ça se cache dans l’ombre et te saute dessus quand tu t’y attends le moins… ou pire, ça ne craint plus la lumière puisque tu lui appartiens.

Ce n’est pas le futur qui t’effraie. Tu as peur que le passé se répète, ce passé qui te hante encore aujourd’hui.

Je sais que ça existe toutes ces horreurs, je les ai vécues et les vis encore. Reste juste à trouver la force en moi pour combattre ces monstres et possiblement à trouver les bons alliés. Comme une version réelle de l’eau bénite, du pieu en plein cœur ou de l’épée avec son bouclier en acier qui brûle au contact les monstres impurs.

Jessica a peur de beaucoup de choses, mais pas de te parler de son vécu. Et elle a surtout aucune peur face à partager avec les autres, connaître leur vécu personnel. Va faire un tour sur son blog prochedelaperfection.wordpress.com et va participer sur la page Facebook qui y est reliée. Elle t’y acceuillera, pas de vampires, ni de bonbons même-pas-bons, promis. ;) 

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Jessica Roy Lasalle

Jessica est une passionnée de l'humain et des animaux. Pour le moment, elle n'a que des chats, mais elle espère un jour pouvoir avoir un lion, un tigre ou quelques chiens...On verra bien! Elle aime apprendre à connaitre les gens et parler de sujets trop personnels avec eux. Elle est la preuve vivante qu'on peut être en même temps introvertie, grande sensible... et incapable de se taire quand un sujet ou une cause nous passionne! Elle a un blog perso où elle tente d'exprimer de quoi d'intéressant: prochedelaperfection.wordpress.com et une page Facebook liée au blog ( accès facile via le blog) où tu peux la contacter.

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