Rien n’explique plus facilement le succès de Dunham que la passion qui anime son équipe. Derrière tout produit se cache un coup de cœur. Loin de se contenter de brasser, les employés de Dunham tombent en amour à chaque bière en raison de la qualité de sa recette, pensée autour de goûts communs. Bien que l’on retrouve peu de collaboration entre la brasserie et ses camarades du Québec (celle avec Cheval Blanc fut cependant épique), l’esprit d’équipe prime surtout lors de la production.
D’ailleurs, plusieurs semblent reprocher à Dunham son manque de constance alors qu’elle est célébrée par les autres. Plutôt que de choisir une approche marketing, Dunham lui préfère une démarche artisanale qui permet de se concentrer sur le contenu de la bouteille, au plus grand plaisir des beer geeks. À ses fans, la brasserie offre 4 dévoilements par année : mi-mai (le plus populaire), mi-octobre, février et juillet. Contrairement à plusieurs de ses comparses, la brasserie s’assure de ne pas faire attendre ses clients. Tout est pensé pour un roulement de 20 minutes.
Si Dunham se permet de gâter les fins connaisseurs, c’est parce que le propriétaire, Sebastien Gagnon, en est un lui-même. De voyage en voyage, il est toujours à l’affût des nouvelles découvertes et se fait critique des styles rencontrés sur son chemin. La ligne directrice des produits ne diverge jamais. La qualité en premier!
La popularité de Dunham ne se dément pas. Le succès connu par la brasserie est entretenu, entre autres, par l’habitude qu’a cette dernière de servir à ses clients ce que ses employés eux-mêmes ont envie de boire. Plutôt que de miser sur la quantité, on mise sur la qualité et l’entreprise garde ses airs de petit pub sympathique. Le créneau de niche semble faire son effet et on a droit à des styles funky et osés pour la plus grande joie de nos papilles gustatives.
Lorsque Dunham a ouvert ses portes en 2011, l’idée était, dès le début, d’être la meilleure brasserie au monde. Prétentieux? Non, puisque l’intention était au contraire de ne jamais niveler vers le bas, stratégie qui semble avoir porté ses fruits: huit mois plus tard, la brasserie était déjà dans le top 100 de Rate Beer. Comme le dit le propriétaire : « On ne sauve pas des vies. Plutôt que de centraliser les talents, on préfère miser sur notre talent en tant qu’équipe, ce qui fait que nous sommes plutôt versatiles. »
Six ans plus tard, on ne peut que se réjouir de ce « manque de stabilité ». Les étiquettes, sous la direction de Simon Bossé, respectent aussi ce courant. Toujours différentes, elles ne suivent aucune règle mis à part celle du changement.
Si la brasserie doit refuser de distribuer ses produits à plusieurs emplacements au Québec, vous pourrez néanmoins déguster une bière de Dunham à Shanghai. Ça n’a pourtant pas toujours été facile auprès de la clientèle locale. Combat de tous les jours, la brasserie a toujours refusé de brasser de la blonde, bien que ses clients en demandaient constamment. Dunham a plutôt pris le pari d’éduquer la région et de lui faire découvrir quelque chose de différent. Bien que cela ait pris près de trois ans, l’équipe ne s’est jamais découragée et heureusement! Aujourd’hui, Dunham fait la fierté des résidents et a réussi à mettre la ville sur la « map », tout en diversifiant l’âge de ses habitants. On retrouve maintenant plusieurs générations qui s’y côtoient.
Étant moi-même une grande fan de Dunham, voici mes coups de cœur :
Built That wall, une collaboration avec Libertine, une petite brasserie des États-Unis spécialiste des bières surettes. Honnêtement, c’est l’une des meilleures bières surettes que j’ai bues DE MA VIE. Champignons, herbe du Labrador et roche volcanique sur le barbecue permettent de mixer les ingrédients sans ébullition. L’acidité est nette, mais pas exagérée, et la démarche artistique derrière le produit est aussi remarquable que son goût. 10 sur 10!
Comme je suis dans les bières surettes cet été, j’ai aussi eu un véritable coup de cœur pour la Oro Zuur. Assemblage de différentes bières vieillies en barrique, elle est légèrement acide, mais douce, et on y retrouve des arômes de pamplemousse, d’agrumes et de mangue. Elle se boit bien et on en redemande.