C’est du 26 juin au 1er juillet qu’a eu lieu la 2e édition du MiniFest.
Que penser d’un festival qui s’autoproclame « le 19e plus gros festival d’humour à Montréal » ? Premièrement, que c’est bien drôle, car on a parfois l’impression que le marché de l’humour au Québec est saturé. Deuxièmement, que ce MiniFest ne se prend pas trop au sérieux et qu’il cherche avant tout à être un laboratoire où les humoristes peuvent expérimenter et tester du matériel.
En effet, le festival offre la chance aux humoristes de performer sans contraintes artistiques et de participer à la production de leur spectacle, ce qui est un modèle avant-gardiste au sein de l’industrie.
De plus, le prix des billets est très raisonnable, ce qui permet à tous de profiter de la programmation.
Curieux, j’ai décidé de consacrer une bonne partie de mon week-end de la fête du Canada à découvrir ce festival encore méconnu plutôt que de souligner les 150 bougies de notre charmant pays. Et cela s’est avéré un choix judicieux! Voici donc un bref résumé des spectacles auxquels j’ai assisté au Medley Simple Malt (certains spectacles avaient également lieu au bar Nacho Libre sur la rue Beaubien).
VENDREDI 30 JUIN
17 h – Le Carré de Sable (podcast)
Belle idée cette année que d’offrir la chance au public d’assister à l’enregistrement de podcasts humoristiques en direct du Medley Simple Malt. La programmation étant bien chargée, les podcasts étaient enregistrés à 17 h… ce qui n’était pas optimal, avouons-le.
Le jour de mon passage, c’était « Le Carré de Sable », animé par l’humoriste Pierre-Bruno Rivard, qui était enregistré. Les invités étaient Korine Côté et Yacine Belhousse (qu’on a vu dans la série française Bref). Surprise de dernière minute, Mike Ward s’est ajouté comme invité. L’humoriste québécois Dan Gagnon (qui roule sa bosse en Belgique) a également rejoint le groupe au cours de l’émission.
Il y avait donc du monde à la messe sur la scène et plusieurs anecdotes savoureuses ont été racontées. L’ambiance était bonne et très spontanée, malgré un public clairsemé. J’ai trouvé très intéressant de pouvoir assister en direct à l’enregistrement et de voir l’envers du décor d’un podcast.
Définitivement une idée à répéter l’an prochain, en pensant toutefois peut-être à une heure plus raisonnable pour les gens qui travaillent.
Pour en savoir plus sur Le Carré de Sable : https://lecarredesable.podbean.com/
19 h – Le Talent Show des Populaires
Pour ceux qui ne connaissent pas Les Populaires, c’est un blog d’humeur et de chialage qui a fonctionné très fort à ses débuts, mais qui a malheureusement aujourd’hui perdu de son lustre. Quelques membres de cette équipe (tous des humoristes) se sont donc donné rendez-vous au MiniFest pour présenter leur « Talent Show » volontairement cheapo. Bien que le concept était fort sympathique et nous rappelait notre secondaire, la qualité du contenu était inégale.
Antoni Rémillard nous a submergés de plusieurs observations qui nous ont fait sourire, mais qui n’avaient aucun lien entre elles. Catherine Thomas a visé juste à plusieurs reprises, mais son débit était trop rapide. On n’avait pas le temps de rire ou de réfléchir à ce qu’elle nous disait. Mikael Dallaire nous a livré un numéro extrêmement beige qui a vite été oublié. Coco Belliveau était attachante, énergique et très comique, mais son numéro était un peu trop criard à notre goût. Samuel Cyr, l’un des cofondateurs des Populaires, a livré une bonne performance, qui n’était toutefois pas mémorable.
C’est ultimement Olivier Roberge qui a volé la vedette avec le numéro le plus solide de la soirée dans lequel il a discuté abondamment du racisme. Chapeau!
Bref, on a quand même passé un bon moment en compagnie des Populaires, malgré les imperfections de leur Talent Show.
20 h 30 – Le Show des animaux
Quand j’ai su qu’un spectacle du MiniFest mettrait en vedette des animaux, le Dr Dolittle en moi s’est dit qu’il ne pouvait pas manquer ça. Animé par Seb Haché et Nic Audet (belle complicité entre les deux), nous avons eu droit à tout un show. Les numéros étaient variés et impliquaient pour la plupart la présence d’animaux (furets, cacatoès, serpent, etc.). Deux invités de marque ont également fait des numéros : Guillaume Pineault et Rosalie Vaillancourt. Guillaume a fait mouche en racontant des anecdotes sur ses chats. Numéro efficace, mais trop court. On en redemandait! Quant à elle, Rosalie (accompagnée de son bébé chien) a été très drôle, mais semblait peu préparée (Nic Audet l’aidait avec des feuilles). Heureusement qu’elle sait bien improviser!
En somme, ce Show des animaux nous a charmés grâce à son concept original, à ses numéros variés et à son duo d’animateurs sympathiques. Seul bémol, les petits problèmes techniques avec l’écran utilisé pour projeter des vidéos et des photos.
22 h – Humour alternatif
L’avantage avec des festivals comme le MiniFest, c’est que les artistes bénéficient d’une belle liberté et qu’ils peuvent laisser libre cours à leurs délires. C’était le cas du spectacle « Humour alternatif », qui célébrait l’humour marginal, excentrique et anticonformiste.
Animé d’une main de maître par le duo des Pic-Bois (malaisant à souhait!), cinq humoristes déjantés se sont succédé un à la suite de l’autre sur scène. Fluc St-Gelais a lancé le bal de belle façon avec un sympathique numéro. Julien Chidiac l’a suivi et nous a bien fait rire en jouant habilement avec les silences et les malaises. Définitivement un drôle d’oiseau! Le visage maquillé, Z0D nous a offert des observations variées à l’aide de diapositives. Le numéro le plus faible de la soirée malheureusement, notamment à cause de problèmes techniques avec l’écran. Joe Guérin est ensuite monté sur scène. Très à l’aise, son énergie était contagieuse et il a livré un numéro très efficace. Mention spéciale au gag du fusil et des empreintes digitales. Bien pensé! Le spectacle s’est terminé avec Daniel Grenier (l’ancien membre des Chick’n Swell qui roule maintenant sa bosse en solo). Sautant du coq à l’âne et utilisant plusieurs accessoires, il a soutiré plusieurs éclats de rire au public notamment avec son menton (je n’en dis pas plus).
Bref, un spectacle solide sous le signe du « champ gauche ». On se demande toutefois pourquoi aucune femme n’était sur le line-up…
SAMEDI 1er JUILLET
19 h – Les 5 prochains Acadiens
On nous promettait 5 acadiens, mais c’est plutôt 4 humoristes qui sont montés sur scène. Daniel Pinet manquait en effet à l’appel, ce qui est bien dommage considérant qu’il était l’un de ceux qu’on voulait voir le plus. Beau flash de l’animateur, Jessy Sheehy, qui en a profité pour raconter des anecdotes savoureuses et gênantes sur lui pendant son absence.
Après des numéros en demi-teinte de Pierre Castonguay et de Kevin Doyle, c’est Coco Belliveau qui est montée sur scène. Elle a lu des extraits de son journal intime datant de son adolescence. Ce fut fort divertissant. Le dernier humoriste à monter sur scène était J.C. Surette (photo). Belle prestation de sa part, malgré un début de numéro très « premier degré ». On retiendra surtout son passage sur le buffet chinois. Tordant.
Bref, un spectacle divertissant de la part de ces attachants Acadiens, mais qui manquait toutefois un peu de punch.
20 h 30 – Le show d’humour improvisé
Un des spectacles les plus intrigants du festival, le Show d’humour improvisé promettait son lot de surprises… et de rires. Le concept était simple : plusieurs humoristes qui montent sur scène afin d’improviser une routine humoristique basée sur des thèmes concoctés par les gens du public.
Animé par Arnaud Soly (photo), le spectacle a filé à la vitesse de l’éclair, les humoristes se succédant sur scène et enchaînant les thèmes soumis par les spectateurs. Chaque humoriste ayant son style bien à lui, les numéros étaient très différents. Bien que chacun s’en soit très bien tiré (chapeau pour ce saut dans le vide!), soulignons en particulier les performances de Maude Landry, Roman Frayssinet, Richardson Zéphir et Julien Lacroix.
Définitivement un concept à refaire, ne serait-ce que pour la participation du public et l’imprévisibilité. On aurait très bien pris 30 minutes de plus de cette belle folie!
Mention de source pour les photos : Émilie Lapointe, photographe