Ah… Maipoils
Je dois dire que mon amie m’a proposé de faire ce petit défi, qui en soi n’en est pas réellement un. Je veux dire, la seule chose que je dois faire est de continuer à exister comme je le fais, mais sans prendre le temps de me défaire de ma pilosité disgracieuse et primitive… come on ! Une femme poilue, on sait tous que ce n’est pas beau hein, dis-je en ne m’étant pas rasée ni épilée depuis environ deux semaines.
Je me suis toujours dit que c’était injuste d’avoir un double standard. On ne réagit pas tout à fait pareil lorsqu’on voit un homme poilu que lorsqu’on voit une femme poilue. Je me suis moi-même déjà surprise à fixer la pilosité d’une femme. Pas par dégoût, mais parce que je n’y suis pas habituée. Et pourtant, je suis d’origine latino-américaine. Je sais ce que c’est que d’avoir des poils noirs et épais qui poussent partout. J’ai été très complexée par cette pilosité, car je croyais sincèrement que celle-ci me rendait moins belle.
Cependant, je ne pense plus comme ça depuis bien longtemps. J’ai passé l’étape de l’adolescence où tout pouvait s’ajouter à ma liste de complexes. Maintenant, me promener en robe avec des repousses n’est plus une de mes phobies. Il est fort probable que le fait que j’ai eu quelques séances d’épilation au laser sur le bas de mes jambes ainsi que sur mes aisselles m’aide à me sentir plus à l’aise, mais j’aimerais tellement ne pas penser comme ça ! De plus, je m’entoure de personnes qui n’ont rien à cirer du fait que je me débarrasse de mes poils ou non.
Alors, ce mois-ci, je me dis que je me laisse au naturel, sauf la moustache… Mouais, je ne suis pas à l’aise de me laisser pousser tous les poils malheureusement, mais c’est un début, non ? Pourquoi pas la moustache ? Parce que je veux mettre du rouge à lèvres et puis… c’est ça qui est ça.
Sinon, je suis bien contente de me joindre à ce mouvement afin de démontrer aux plus jeunes que les poils ne sont pas un défaut de fabrication chez les femmes et qu’on peut être beaux/belles même si on n’adhère pas aux standards qu’on nous impose ! C’est là quelque chose qui me tient à cœur, car j’aurais bien aimé voir plus de personnes fières de leur corps dans ma jeunesse, même si ces corps diffèrent de ce qu’on a l’habitude de voir.
Rosa Orellana