Cela peut sembler à la fois étrange et illogique qu’une condition comme l’anxiété apporte un bénéfice quelconque à celui ou celle qui en souffre. Pourtant, tomber peut parfois nous donner une envie folle de nous relever et de montrer qui est le plus fort. Accepter sa condition est la plus belle béquille que l’on puisse s’offrir.
J’ai appris à m’écouter
Je me suis souvent forcée à sortir avec des amis ou à veiller tard alors que ça ne me tentait pas. La FOMO (fear of missing out) était tellement présente chez moi et ce même au détriment de mon bien-être. Désormais, je ne me force plus à faire quelque chose qui ne me tente pas. Je ne m’empêche pas de sortir, mais je ne m’empêche pas non plus de quitter avant que mon carrosse se change en citrouille si j’en ressens le besoin. Mon corps m’alerte et je l’écoute.
Je prend davantage soin de moi
L’anxiété a sur moi un effet nocif pour mon état physique (douleurs musculaires, migraines, brûlements d’estomac, etc.). J’ai souvent sombré dans des rages de sucre ou de bouffe, tout simplement afin d’obtenir un réconfort temporaire. Je bougeais de façon modérée et le sommeil n’était pas toujours une priorité (cette fameuse FOMO). J’ai récemment changé mon alimentation, commencé le yoga et l’activité physique et je m’assure un 7-8 heures minimum de sommeil. Ces petits changements ont eu le plus grand des impacts sur mon niveau d’anxiété. Prendre soin de moi est devenue l’élément clé dans la diminution de mes symptômes physiques et mon moral n’a jamais été aussi bon.
Je me suis découverte une force tranquille
C’est en me sortant de ma zone de confort que je me suis découverte cette force tranquille. L’envie de faire un pied de nez à mon anxiété m’a poussée à faire des choses que je n’aurais pas faites avant et j’en suis heureuse. Je fonce davantage avec cette envie de ne pas me laisser abattre par cette condition. Chaque petite victoire est un pas vers l’avant!
Je suis davantage emphatique
«T’es plate, reste donc» ou autres phrases du genre ne font plus parties de mon vocabulaire. Je suis davantage attentive à la détresse des autres. Je sais ce qu’est l’anxiété et jamais je ne porterais préjudices à quiconque vivant la même situation. Même sans anxiété, je comprend qu’on annule une soirée entre ami(e)s parce que la journée a été dure et que cet(te) ami(e) a envie de rester seul(e) et de se coucher tôt. On se doit de respecter notre rythme ET celui des autres.
Mon réseau
Lorsque j’ai atteint mon plus bas (crises de panique, anxiété élevée, etc.) ma famille et mes amis ont toujours été là pour moi. Pas de jugements, pas de «pense juste à autre chose» ou phrases clichées du genre. Je n’ai eu que du soutien et une bonne dose d’amour. Cela m’a permis de réaliser davantage à quel point j’avais de la chance d’avoir ces gens autour de mois.
Des expériences de vies uniques
J’avais un parcours universitaire classique et l’échange étudiant n’avait même pas frôlé mon esprit. Suite à une période intense d’anxiété et de crises de paniques à répétitions, j’ai dû alléger mon horaire universitaire afin de pouvoir souffler un peu. J’ai donc eu à faire une session supplémentaire à la suite de 3 ans de BAC. Fraichement sortie «du gouffre» j’ai eu l’envie d’un départ nouveau et d’un défi (cette force tranquille dont je parlais). Je me suis inscrite pour un échange étudiant et je décollais pour la Scandinavie quelques mois plus tard. Encore on edge, cette expérience, contrairement à ce que je pensais, a changée ma vie. Malgré mon anxiété, j’ai réussie à quitter mon domicile, mon confort et toutes mes attaches pour une période de 6 mois. Ce fut pour moi des moments qui ont engendré de magnifiques rencontres, des amitiés encore fortes et un extraordinaire pas en avant!
C’est par de simples changements et beaucoup de constatations que j’en suis où j’en suis aujourd’hui. L’anxiété fait partie de moi, mais ne me définit plus comme avant. Un pas à la fois, je fonce! Accepter sa condition et ne pas se mettre de pression sont là deux des meilleurs des remèdes!