La culture du viol. Plusieurs personnes s’hérissent encore en entendant cette expression ou questionnent son existence. Pourtant, elle est bien présente dans notre société et dans les médias. Il est essentiel d’en parler si on veut faire évoluer les mentalités sur le consentement sexuel et les agressions. Un ouvrage vient justement de paraître à ce sujet.
Le livre Sous la ceinture : unis pour vaincre la culture du viol, écrit sous la direction de Nancy B.-Pilon, est un recueil de textes fort pertinent, paru aux éditions Québec Amérique. Regroupant des textes en tous genres entourant le sujet de la culture du viol, Sous la ceinture est un ouvrage percutant, mais nécessaire.
Pour mettre au point ce recueil, Nancy B.-Pilon a fait appel à des personnalités aux opinions et aux visions diverses sur le sujet et c’est ce qui crée la force de ce livre. Je n’ai pas eu l’impression en tant que lectrice qu’on essayait de me forcer à être en accord avec un seul point de vue, mais qu’on voulait plutôt susciter la réflexion et les discussions. Le recueil s’ouvre sur une introduction de Nancy B.-Pilon ainsi qu’un dialogue entre Koriass et Aurélie Lanctôt. Ces derniers ne s’accordent pas sur tous les points, mais se questionnent sur le sujet avec franchise.
Plusieurs textes de fictions, sous forme de nouvelles ou de poésie, abordent la culture du viol sous différents angles. J’ai particulièrement apprécié celui de Samuel Larochelle qui montre un personnage masculin, car oui, la culture du viol et la discussion sur le consentement concernent aussi les hommes. Chacun des textes, que ce soit ceux de Simon Boulerice, Véronique Grenier ou Julie Artacho, étaient justes et frappants.
Aussi, Judith Lussier réfléchit à cet enjeu en décortiquant certains faits et en s’attaquant aux croyances toutes faites. Sophie Bienvenu, dans « Allez hop, un peu de sincérité ! », avoue ses torts et les propos rétrogrades qu’elle a eus avant de réellement prendre conscience du problème. Webster, quant à lui, nous informe sur la présence des femmes et leur image dans la culture hip-hop.
Dans cet ouvrage, ce ne sont pas que des auteurs qui écrivent sur la culture du viol, mais des personnes de tous les horizons, hommes et femmes, qui s’expriment à leur manière. Des photographies de Martin Flamand ainsi que des illustrations de MC Marquis contribuent également à la richesse de Sous la ceinture. En bref, ce recueil est une lecture essentielle qui permet aussi de découvrir des artistes de talent.
À lire absolument.
Amélie Lacroix Maccabée
Sous la ceinture: unis pour vaincre la culture du viol, sous la direction de Nancy B.-Pilon, Québec Amérique, 19,95$, 178 pages, 2016.