La rentrée littéraire québécoise est particulièrement riche cet automne. Des auteurs qui nous ont marqué avec leurs précédentes publications font paraître un nouvel opus. Simon Roy, auteur de l’indéfinissable et magnifique Ma vie rouge Kubrick, récipiendaire du Prix des libraires 2015, fait partie de ceux-ci. Son premier « vrai » roman, Owen Hopkins, Esquire, est paru le 7 septembre dernier. Je l’ai lu en quelques jours à peine et j’ai encore de la difficulté à décrire mes sentiments face à ce livre. Voici ce que j’en ai pensé.
Owen Hopkins, Esquire expose l’histoire de Jarvis Hopkins, un homme tourmenté par le départ précipité de son père lorsqu’il était enfant. Ayant coupé tout contact avec son paternel depuis de nombreuses années, il se voit obligé d’aller jusqu’en Angleterre pour lui dire un dernier adieu. Ce sera aussi l’occasion de régler des questions restées en suspens durant des décennies et, qui sait, déterrer quelques vérités sous les histoires rocambolesques de son enfance.
Tout d’abord, il est indéniable que l’écriture de Simon Roy est habile et fort bien maîtrisée. Les phrases sont juste assez poétiques et descriptives pour bien dépeindre l’univers du personnage. L’auteur utilise un vocabulaire plutôt soutenu qui convient bien aux actions et qui rend la lecture particulièrement agréable. Les chapitres courts s’éloignent parfois du récit principal pour décrire une plante, une histoire ou un fait précis. On réalise toutefois durant le récit qu’aucun paragraphe n’est là au hasard.
Il faut lire plusieurs dizaines de pages avant de se sentir réellement interpellé par les émotions de Jarvis Hopkins, en apparence plutôt froid. Pendant de nombreux chapitres, on lit avec l’impression que le narrateur parle de quelqu’un d’autre. Cependant, au fur et à mesure que les éléments de l’histoire se relient et que Jarvis se dévoile, on se sent de plus en plus absorbé par ce roman.
Simon Roy réussit encore une fois à décrire les maux et les traumatismes d’une famille avec une grande sensibilité. Il raconte la solitude, l’amour et la mort sans mièvrerie. Owen Hopkins, Esquire est un roman troublant, mais nécessaire.
Owen Hopkins, Esquire de Simon Roy, Éditions Boréal, 2016, 248 pages, 22,95$.
Amélie Lacroix Maccabée
L’image à la une provient du site web www.leslibraires.ca