La demoiselle en blanc: un roman graphique qui déçoit

Les romans graphiques sont, à mon avis, une excellente manière de traduire une histoire et d’en faire ressentir les émotions. Par leurs images, ils réussissent souvent à nous émouvoir et nous passionner. Je croyais me sentir ainsi en lisant le roman graphique La demoiselle en blanc publié chez Mécanique générale, écrit par Dominick Parenteau-Lebeuf et illustré par Éléonore Goldberg.  J’ai toutefois été déçue.

Dominick Parenteau-Lebeuf
Dominick Parenteau-Lebeuf
Éléonore Goldberg
Éléonore Goldberg

De prime abord, le visuel des illustrations ne m’attirait pas particulièrement. Chacun ayant ses goûts en matière de dessins, je préfère les bandes dessinées en couleurs avec des images détaillées. Je considère qu’elles expriment mieux un récit.  Dans La demoiselle en blanc, nous avons affaire à des illustrations plus dépouillées en ton de gris et peu de détails. Pour montrer des paysages, c’est tout à fait adéquat, mais j’avais plus de difficulté à décoder le personnage principal avec si peu de précision. Ce n’est évidemment qu’une question de goût. En bref, La demoiselle en blanc raconte le destin d’une jeune femme prisonnière d’une pellicule photographique non développée qui se voit oubliée dans une maison déserte. Des décennies durant, elle attend en compagnie de son chat que quelqu’un revienne pour la faire revivre. Elle assiste donc aux grands événements marquants de son siècle en observant par la fenêtre: les guerres mondiales, la chute du mur de Berlin. Ne vieillissant pas, elle ne sait plus comment passer le temps et se défaire de sa mélancolie.

Cette histoire singulière, il m’a fallu du temps avant de la saisir. Je lisais et lisais et n’étais toujours pas certaine de ce qui se déroulait dans les pages.  Ce n’est qu’en consultant des collègues de travail ayant lu le livre que j’ai pu bien comprendre. C’est dommage, car ce genre de récit a du potentiel: quelqu’un qui assiste, impuissante, à tous les malheurs du monde sans jamais se faire remarquer. Toutefois, j’ai trouvé que ces événements n’étaient que survolés. On parle de chacune des guerres en quelques pages seulement. Il aurait été intéressant d’approfondir plus longuement le sujet. Je comprends que le livre désirait faire passer une longue période de temps au travers de ses pages, mais il n’est pas aisé de s’imprégner du drame d’une guerre en quelques cases. Malgré ma déception face à cette bande dessinée, j’ai beaucoup apprécié les textes qui décrivaient parfaitement les actions et le personnage avec un vocabulaire juste assez soutenu. En somme, La demoiselle en blanc contient de bons ingrédients qui ne sont pas développés à leur juste valeur selon moi. Je vous conseille toutefois d’aller jeter un coup d’œil sur les autres publications de la maison d’édition Mécanique générale. Je vous suggère la lecture des bandes dessinées de Jimmy Beaulieu, Bach, Zviane et la collection Ben pour ne nommer que ceux-là.

Ben

Bonne lecture!

Amélie Lacroix Maccabée

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Amélie Lacroix Maccabée

Bibliophile, créative et curieuse. Hypersensible se réfugiant dans les mots et les arts. Gamine dans l'âme et accro au sucre. Intéressée par la cause féministe, environnementale et par la diversité sexuelle et culturelle dans les médias et la littérature.

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