Avant même d’avoir lu Les maisons, le premier roman de Fanny Britt, j’affectionnais déjà cette auteure, dramaturge et traductrice pour avoir vu plusieurs de ses pièces de théâtre. J’ai donc débuté ce roman avec des attentes plutôt hautes qui furent largement atteintes.
Dans Les maisons, Tessa, agente immobilière et mère de trois garçons, se confie avec une grande sincérité sur ses sentiments, angoisses et réflexions. Se concentrant sur quelques jours à peine dans la vie de cette femme trentenaire, ce roman explore avec finesse un amour déçu et idéalisé du passé.
Par hasard, Tessa revoit un homme qu’elle avait fréquenté il y a plus de quinze ans. Cette relation, terminée abruptement et longuement ressassée, elle y repense encore malgré son statut d’épouse et mère de famille. Impulsivement, elle fixe un rendez-vous avec cet ancien amant, à un de leurs endroits fétiches. C’est ainsi que trois jours durant, alors que la vie suivra son cours, qu’elle continuera d’aller mener ses enfants à l’école et d’embrasser son amoureux, elle réfléchira constamment à cette rencontre et tout ce qu’elle peut impliquer.
Ce récit en apparence plutôt banal, Fanny Britt réussit à le rendre magnifique et bouleversant. Cette auteure sait manier les mots. Elle déterre chaque pensée de son personnage principal pour l’exprimer avec une extrême sensibilité. Ce roman est centré sur la psychologie d’un personnage, mais il explore également des sujets indémodables: la fidélité, les relations amoureuses, l’angoisse, le bonheur.
Le personnage de Tessa, malgré son négativisme, est fascinant par son réalisme et sa sensibilité. Je me suis sentie particulièrement interpellée par cette femme consciente de sa fragilité et de sa difficulté à savoir amadouer le bonheur.
Ce roman s’élabore avec simplicité tout en imprimant sur la rétine des phrases empreintes d’une grande beauté. L’écriture de Fanny Britt est de celles qu’on a envie de relire, plus lentement, à voix haute pour bien s’en imprégner. Ce roman, vous le lirez en deux jours, et cependant, vous le laisserez peut-être trainer sur votre table à café pour en revoir des extraits à l’occasion.
En somme, j’ai beaucoup apprécié Les maisons. En fait, je l’aurais aimé encore davantage s’il avait été un peu plus long, afin de permettre une plus longue élaboration sur certains sujets et éléments de l’histoire. Je vous en conseille vivement la lecture. Les autres publications de Fanny Britt sont aussi particulièrement intéressantes, Jane, le renard et moi, ses pièces de théâtres et son essai Les tranchées qui est sur ma to-read list.
Les maisons est publié aux éditions Cheval d’Août et se vend au prix de 23,95$.
Bonne lecture!
Amélie Lacroix Maccabée
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