Wildwood, l’endroit par excellence où prendre des vacances dans les années 60. Michelle, seize ans, n’a qu’une idée en tête : quitter l’adolescence qui lui pourrit la vie et connaître l’amour dans les bras d’un lifeguard. Johanne Seymour a délaissé son héroïne de la série Kate McDougall, le temps d’un roman noir d’apprentissage percutant, inspiré par ses propres vacances estivales à cet endroit.
Wildwood sent la crème solaire, la crème glacée, les vacances estivales à l’état pur, mais il sent aussi le meurtre, la peur et la désillusion. Avec comme trame de fond la guerre du Vietnam, Johanne Seymour signe un sixième manuscrit qui a dépassé mes attentes. Il raconte le passage à l’âge adulte de Michelle Trudelle, une adolescente trouble dans une période trouble, 1968.
J’avoue que les polars ou romans noirs ne sont pas mes lectures de prédilection, mais je les préfère au fantastique. Toutefois, j’ai toujours eu l’envie de lire un livre écrit par Johanne Seymour. C’était donc l’occasion de le faire avec Wildwood. Le livre avait quelque chose de mystérieux et la quatrième de couverture était très intrigante. Après que le livre ait passé quelques mois dans ma table de nuit, aux côtés des autres copies de presse que je dois lire, je me suis finalement lancée dans sa lecture le mois dernier. Je ne l’ai pas regretté.
Saupoudré de musique de l’époque, Wilwood se lit d’un trait grâce à son écriture fluide et l’intrigue bien construite. Ses chapitres sont extrêmement courts; les plus longs sont de cinq pages recto-verso. Ils s’enfilent l’un après l’autre et passent beaucoup trop rapidement.
Le personnage principal est une adolescente typique qui veut vivre des vacances de rêve, devenir une adulte plus rapidement. Mais elle possède plusieurs nuances, comme le livre d’ailleurs. Il n’y a rien de complètement blanc ou de complètement noir. Johanne Seymour joue beaucoup sur les nuances de gris (épargnez-moi les jokes avec Fifty Shades s’il-vous-please) et c’est ce qui fait le charme de Wildwood.
Michelle perd son innocence dans tous les sens du terme, et c’est merveilleux à quel point Johanne l’a fait avec finesse. Tout ça, sur une trame de fond où la guerre au Vietnam et la politique se confrontent. L’état des hommes qui en reviennent, la peur de ceux qui partent. D’une main de maitre, l’auteure explique à quel point un souvenir se lie d’amitié à un endroit, et que cet endroit nous rappellera toujours cette histoire.
Une tome unique bouclé par un épilogue de circonstance. De loin, une de mes meilleures lectures cet été. Tellement que les romans noirs me font de l’oeil de plus en plus. Le seul hic, Wildwood est un peu cher pour le format de 248 pages.
Psst – Le Cri, une minisérie télévisée de six épisodes tirée du roman Le Cri du cerf (1er tome de la série Kate McDougall), produite par Attraction Images et scénarisée par l’auteure, sera diffusée sur les ondes de Séries Plus au printemps 2016.
L’auteure est aussi présidente fondatrice et directrice artistique et littéraire des Printemps meurtriers de Knowlton, le festival international de littérature policière qui a lieu chaque printemps dans la ville de Lac-Brome.
- Verdict : Boucle Excellent
- Note : 9/10
- Parution: septembre 2014
- Genre : Littérature québécoise, Roman noir
- Éditions : Libre Expression
- Collection: N/A
- Prix: Papier 24,95 $ | Numérique 17,99$
Légende: Médiocre – 1 à 3 | Bof-Passable – 4 à 5 | Bon 6 à 7 | Excellent 8 à 9.9 | Parfait – 10
Source : Libre Expression