«Relève-toi, relève-toi encore, relève-toi toujours, jusqu’à mourir debout s’il le faut.»
À l’aube de la conclusion de l’excellente série mélangeant romance et histoire, La rebelle et le Yankee, saurons-nous enfin qui est le Yankee de la fougueuse Hélène?
Car il faut le dire: jusqu’ici Marcel Lefebvre a frappé un véritable circuit avec cette trilogie délectable.
C’est d’une main de maître que l’auteur ferme les livres sur la trilogie La Rebelle et le Yankee qui s’avère finalement être l’«avant» du roman Les amants de 1837 du même auteur. La rebelle et le Yankee T.3 : Le chant du violon écarlate nous amène 30 ans après la fin du deuxième tome à suivre le destin de Marc-Antoine Gosselin.
Avez-vous déjà entendu parler de l’adage «la pomme ne tombe jamais très loin de l’arbre»? Celui-ci ne peut qu’être vrai dans Le chant du violon écarlate. Différent personnage principal certes, mais la progéniture de Hélène Clermont et Clément Gosselin ne s’éloigne en rien des chemins tracés par ses parents. Même s’il sait mettre plus d’eau dans son vin que ses parents, Marc-Antoine n’en est pas moins un patriote. Un patriote différent de ses parents bien entendu, mais les patriotes ne se battent-ils pas pour la même chose, c’est-à-dire la liberté, et ce, peu importe le peuple à défendre?
Élevé au sein des 13 colonies, lieu d’exile de ses parents, Marc-Antoine possède une opinion très tranchée sur ce qui s’y passe. Sur son père absent et sur le clergé en tête de liste. Le clergé est tout aussi présent et Marcel Lefebvre fait entrer en scène le fameux Louis-Joseph Papineau.
Ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre qu’on le reverra dans Les amants de 1837 .
Les représentants du clergé sont de nouveau très présents dans l’histoire et l’écrivain lève finalement le voile sur ce dont on se doute très bien: si le clergé n’avait pas eu autant de pouvoir sur le peuple, le Québec serait depuis cette époque un état américain. On comprend aussi que les Clermont-Gosselin ne se battaient pas pour devenir des Anglais, mais bien pour acquérir leur liberté à la suite de la création d’un gouvernement démocratique.
La Rebelle et le Yankee c’est une série merveilleuse qui allie bien la romance au temps de la rébellion, sur toile historique. Notre histoire. Mais c’est aussi un regard le rôle obscure de la femme à l’intérieur valeurs religieuses, mais malgré tout, l’affirmation des premières féministes canadiennes françaises qui ont pavé la voie à celles d’aujourd’hui.
Une histoire tantôt poignante et forte, tantôt teintée d’amertume, La Rebelle et le Yankee T.3 : Le chant du violon écarlate clos avec brio une trilogie poétique qui nous laisse une empreinte sur le cœur et un écho de motivation qui résonne encore et encore dans notre tête, longtemps après lu la dernière page : « Relève-toi, relève-toi encore, relève-toi toujours, jusqu’à mourir debout s’il le faut. »
- Verdict : Boucle excellent
- Note : 8/10
- Genre : Littérature québécoise, Roman historique
- Éditions : Libre Expression
- Collection: La Rebelle et le Yankee
- Prix: Papier 29,95 $ | Numérique 21,99$
Légende: Médiocre – 1 à 3 | Bof-Passable – 4 à 5 | Bon 6 à 7 | Excellent 8 à 9.9 | Parfait – 10