Vous vous êtes souhaités mutuellement le meilleur du monde ou le pire selon comment la rupture s’est passée. Peut-être les deux aussi. « Ce n’est pas toi, c’est moi », « On reste amis? » et autres phrases de politesse vide de sens. Ce soir, dans l’absence de ses affaires qui ne traînent plus, dans « ton » appart et non plus le « vôtre » et de son parfum qui s’estompe lentement, c’est l’évidence dans ta face : c’est fini. Rupture.
Il n’existe pas de manuel de « flushage » sans souffrir ou de pilule pour geler les émotions jusqu’à la prochaine relation sérieuse. (y’a des pilules qui gèlent, mais va pas là-dedans sans l’avis d’un médecin). C’est plate, mais c’est juste du temps, de l’écoute et de l’espace pour vivre ce que tu as à vivre. Alors que ce soit la première séparation ou ta 10e, les prochaines lignes vont résumer ce que tu vas vivre pendant quelques temps.
T’as pleuré avec tes amis en ayant droit aux phrases clichées et vide du style « chaque torchon trouve sa guenille » ou « un de perdu dix de retrouvés ». Tu t’es dis que t’avais pas besoin de l’autre. T’es libre! Youpidou Basile! En te réveillant le lendemain, tu t’es peut-être dit : « Hey! Ça va bien! »… juste avant que les souvenirs remontent. Comme des traîtres par arrière et en silence, sournois à chaque coin de rue. T’aimerais ça te soûler à ne plus avoir de souvenirs, mais ton foie à des limites pis tu travailles lundi matin.
Tu vas te fâcher : contre l’autre pis contre toi. Sa mère, ton hamster, les hommes/les femmes, la terre entière s’il faut! Qui en a trop pris sur ses épaules ou pas assez fait pour sauver votre couple? Comme si il te fallait clairement identifier le méchant du gentil pour passer au travers. Tu vas réfléchir en « si » et essayer de reconstruire imaginairement votre relation. Mais en mieux cette fois-ci! Pour finalement te fâcher de l’aimer encore pis de ne pas pouvoir passer par-dessus. Alors t’haïs encore plus parce que ça fait moins mal.
Ça va mieux? Tu brailles moins, tu ris plus. Tu rencontres peut-être du nouveau monde que tes chums de filles/gars t’ont présentés. Mais bof. Tu voudrais tellement t’en remettre plus vite que l’autre. Être tellement « plus mieux » quand tu vas le/la croiser dans une épicerie. Tu voudrais rencontrer une nouvelle personne avant pis être tellement « plus mieux » qu’avec ton ex! Mais ça fait juste te rendre triste, cette genre de compétition malsaine. Ne fais pas ça Bouclette. Une séparation, c’est le moment de te retrouver face à toi-même et de cette relation avortée pour voir avec détachement ce qui s’est passé. Force-toi pas à être avec quelqu’un qui est « correct », mieux connu sous le pseudonyme de « rebond », juste pour pas être seule.
T’as l’impression que « Ça va vraiment mieux! ». T’as vécu plein d’émotions aléatoires et successives. T’as recommencé à sortir et à vivre, mais c’est encore sensible dans ton ti-cœur. T’as perdu un(e) ami(e), ton/ta complice, le/la co-pilote de ton avion. Ce n’était pas une mauvaise personne,mais vous n’étiez pas faites pour être ensemble. En tout cas, c’est ça que tu dis au monde autour de toi. Pis ça commence à faire sens à force de le dire. T’aurais tellement voulu que ça marche. Mais tu te rends à l’évidence : entre te perdre ou le/la perdre, c’était la meilleure décision. Lentement, tu te résignes à cette idée. Lentement, tu te redécouvres. Lentement, tu penses à cette relation avec de moins en moins de douleur. Jusqu’à en être libéré.
Félicitations! Tu as passé à travers les étapes de merde menant à la libération. Oh oui! Je dis bien merde parce que ça n’a pas été facile. Passez GO! Et réclamez votre existence de célibataire! J’aimerais ça te dire qu’avec une bonne méthodologie scientifique, de l’eau et beaucoup de soleil, ça va prendre 6 mois pour t’en remettre. Mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne.
Voici mes 3 conseils :
- Affronte tout ça la mâchoire serrée et le menton relevé;
- Accueille pleinement les différentes émotions et pensées merdiques sans honte;
- Analyse tout ça à ton rythme, avec tes limites, avec du recul et autocritique.
Ça va aller et tu passeras au travers… pis c’est ça le pire pour l’instant.