Le 2 décembre dernier se tenait la première soirée des traditionnels Contes Urbains au Théâtre La Licorne. Depuis vingt ans, La Licorne présente chaque année en décembre ces histoires inspirées par la période entourant le Temps des Fêtes. Plusieurs histoires de styles, de langues et d’auteurs différents permettant de faire défiler de nombreux acteurs sur les planches. Cette année toutefois, on y célèbre les femmes puisque seules des actrices interprètent les Contes Urbains.
Huit courtes histoires furent racontées mardi soir par une seule actrice chaque fois. Diane Lavallée, dans Le Joyeux Noël de Sophie, relate le destin d’une femme normalement très discrète qui, un jour, fait une crise de nerfs monumentale contre ses voisins, accumulation d’années de frustration. Son personnage de citadine quittant la ville pour retrouver le calme en banlieue est très drôle malgré une certaine exagération. Dans Snob?, Brigitte Poupart interprète une femme aisée et sophistiquée ayant des goûts de luxe, qui se questionne sur une intrusion à domicile survenue chez elle. Une histoire à propos des apparences et de l’ennui immense caché derrière celles-ci. Prédateur, récité par Léa Simard, est une fiction à propos d’un drame évité de justesse. De la peur et l’instinct qui, parfois, protège une femme d’une mort sanglante.
Toutefois, parmi toutes ces minipièces, deux se sont démarquées du lot à mes yeux, car elles portent sur des sujets rarement sous les feux de la rampe. Tout d’abord, dans Moé c’est ça Noël, Michelle Blanc exprime avec sincérité ce que représente Noël lorsqu’ on est une femme ayant changé de sexe. Ce n’est pas le genre de situation qui fut bien acceptée par tous dans sa famille. Malgré le fait que Michelle ne soit pas une actrice, l’authenticité ressortant de son histoire la rend particulièrement intéressante. Ensuite, dans Cocaline, France Arbour joue avec brio une femme du troisième âge enfermée dans la solitude d’une maison d’hébergement. Elle décide donc d’appeler Tino, un jeune escorte très populaire auprès des femmes âgées. Elle aborde dans cette pièce un sujet tabou, la sexualité et le désir chez les gens de l’âge d’or, avec beaucoup d’humour. Toute la salle s’écroulait de rire.
Les Contes Urbains permettent aux spectateurs de passer une soirée diversifiée. Certaines histoires sont drôles alors que d’autres laissent des frissons sur les bras. Certaines laissent à réfléchir et à se questionner sur ses valeurs. De plus, malgré le fait que ces histoires aient toutes un lien avec la période des Fêtes, aucune redondance ne dérange. Les contes s’éloignent des clichés en montrant que Noël, ce n’est pas seulement les cadeaux et les chansons, mais tout un éventail d’émotions. Parmi les huit contes, il y a bien sûr des inégalités. Je me suis sentie plus interpellée et touchée par certains alors que d’autres m’ont laissée un peu plus froide. Somme toute, j’ai tout de même passé une très belle soirée puisque les Contes Urbains se démarquent réellement d’une pièce typique.
Pour avoir plus de détails sur les Contes Urbains ou le Théâtre La Licorne, visitez le site web: https://theatrelalicorne.com/lic_pieces/contes-urbains-8/
Les Contes Urbains, produits par le Théâtre Urbi et Orbi, sont présentés jusqu’au 20 décembre 2014 au Théâtre La Licorne.
Bon théâtre!
Amélie Lacroix Maccabée