Ma tête et ses montagnes russes

Aujourd’hui, les bouclettes, j’aimerais vous  faire un aveu. Ce n’est pas un secret pour les gens qui me connaissent, mais tout de même. Depuis que je suis toute petite, sans trop savoir pourquoi, je sais que j’ai une prédisposition à la maladie mentale, particulièrement l’angoisse et la dépression. J’aimerais le partager avec vous, car beaucoup de gens en souffrent et il existe malheureusement un tabou sur ces types de maux.

J’ai eu souvent des épisodes dépressifs. Des périodes pendant lesquelles je n’arrivais à voir que le négatif autour de moi. Je ne remarquais que ce qui n’allait pas bien, sans réussir à voir ce qui était appréciable. J’étais étendue dans mon lit, les larmes aux yeux et je devais prendre toute mon énergie pour accomplir des tâches quotidiennes, pour faire croire aux gens que j’allais bien. Malgré mes amis, ma famille compréhensive, mon succès dans mes études et mon travail, ma solitude me rongeait de l’intérieur et garder la tête haute m’était très difficile. Heureusement, le changement de saison, de session ou une nouvelle amie m’ont  la plupart du temps permis d’en venir à bout.

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Toutefois, ce qui me brime le plus, ce  mal contre lequel je dois me battre constamment, c’est l’angoisse. C’est la peur de tout. Celle des autres, de ne pas réussir, de faire rire de soi, de finir ma vie toute seule, de ne pas savoir affronter ce problème-ci ou ce conflit-là. Lorsque j’ai amorcé l’université, je ne compte plus les fois où je me suis mise à pleurer de rage, car j’étais persuadée que je n’y arriverais jamais; que j’échouerais tous mes cours. Chaque obstacle était infranchissable et oppressait ma poitrine. Je sortais parfois précipitamment de mes cours, incapable de rester une minute de plus dans un amphithéâtre bondé d’élèves bruyants qui ne savaient rien de ce que je vivais.

Lorsqu’on fait de l’angoisse, aller vers les autres est très difficile. Du moins, ce l’était et ça l’est encore pour moi. J’avais l’impression qu’en commençant à parler avec quelqu’un, je m’empêtrerais dans mes mots après quelques phrases, trop habituée à vivre dans ma bulle. Je craignais de me mettre à pleurer, que les autres me trouvent énervante. Plus que tout, j’avais peur d’être jugée. Je voyais les gens autour de moi et je croyais toujours qu’ils semblaient plus en contrôle de leur vie que moi. Pour moi, tout s’écroulait. Ma tête faisait des flammèches et me donner envie de crier et eux voguaient dans leurs vies hyper chargées sans se stresser.  Du moins, c’est ce que je croyais.

À cette période, j’ai recommencé à voir une psychologue, que je vois encore à l’occasion, et qui m’a fait un bien énorme. Je n’ai jamais caché le fait que  je la consultais, car je ne crois pas qu’on doive avoir honte de vouloir prendre soin de soi. Je crois que, peu importe les gens et ce qui se passe dans leur vie, tout le monde pourrait bénéficier à se confier à des professionnels. Parfois, nos vies roulent à une telle vitesse que nous n’arrivons pas à solutionner tout par nous-mêmes et c’est normal.depression

Toutefois, malgré le bien que m’apportait cette psychologue, après des années à « dealer » avec des crises d’angoisse et à tenter de m’en sortir, j’ai réalisé que ce n’était pas assez. Malgré tous mes efforts et mes bonnes intentions, je ne pouvais pas y arriver toute seule. Il existait des médicaments exprès pour les anxieux chroniques comme moi et ils pouvaient me faire du bien. Je ne vous cacherai pas que ce fut difficile à assumer au début, mais aujourd’hui, je suis très heureuse d’avoir pris cette décision. Si une petite pilule peut m’aider, je la prendrai.

C’est quelque chose que j’aimerais dire aux gens qui vivent des situations semblables. Parfois, même  si nous faisons tout notre possible pour aller mieux, il faut parfois accepter une aide médicale. Elle peut faire toute la différence et nous permettre de continuer à mieux vivre  nos vies ensuite.

Chacun vit l’angoisse et la dépression différemment, mais ce sont des maux beaucoup plus répandus qu’on ne le croit. Les gens les cachent souvent, ont peur d’être jugés, mais le mal reste là. Aux yeux des autres, les problèmes de certaines personnes peuvent paraître minimes, mais personne ne choisit de vivre de l’angoisse ou de la dépression. Il n’y a pas toujours un sens, mais la douleur, elle, est présente. Voilà pourquoi, si vous pensez que quelqu’un de votre entourage ne va pas bien, votre écoute et votre soutien peuvent les aider.  Aussi,  n’hésitez pas à les référer à des professionnels. La dépression et l’angoisse, même si elles ne sont pas aussi visibles que d’autres maladies, doivent être prises au sérieux, car elles causent beaucoup de ravages.

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Alors, chères bouclettes (et bouclets?), n’ayez pas honte de qui vous êtes et n’hésitez surtout pas à aller chercher de l’aide si vous traversez une phase difficile.

Voici trois liens vers les sites web d’organismes d’entraide pour les personnes souffrant de troubles anxieux, de bipolarité ou de dépression.

La clé des champs: https://www.lacledeschamps.org/

Phobies-Zéro:https://www.phobies-zero.qc.ca/

Revivre: https://www.revivre.org/

Toutes les images proviennent de Tumblr.

Amélie Lacroix Maccabée

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Amélie Lacroix Maccabée

Bibliophile, créative et curieuse. Hypersensible se réfugiant dans les mots et les arts. Gamine dans l'âme et accro au sucre. Intéressée par la cause féministe, environnementale et par la diversité sexuelle et culturelle dans les médias et la littérature.

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