Comme je suis une grande cinéphile, je fréquente assidûment les cinémas de toutes sortes. Pour aller voir le film qui me plait, je suis prête à arpenter Montréal. Pourtant, par-dessus tout, ce que j’adore, ce sont les cinémas de répertoire. Par là, j’entends les cinémas de deux ou trois salles dirigés avant tout par des passionnés de cet art plutôt que par des financiers désirant s’enrichir. Des cinémas qui ont pour but premier de communiquer leur passion pour les films, ceux de tous les pays et de tous les genres. Je pense ici à trois cinémas en particulier que je connais et visite aussi souvent que possible: le Cinéma Beaubien, le Cinéma du Parc et le Cinéma Excentris. Il y en a d’autres, mais je ne les connais pas assez pour vous en parler.
Les gros complexes présentent bien souvent des films américains à gros budget aux multiples effets spéciaux. Ils veulent époustoufler le public et, en prime, leur prendre le plus d’argent possible via la nourriture en formats gigantesques. Il m’arrive régulièrement de les fréquenter d’un point de vue pratique, mais lorsque j’entre dans un cinéma d’auteur, j’ai l’impression de faire incursion dans un lieu sacré. Un endroit rempli de fanatiques de culture comme moi pour qui la dernière technologie IMAX n’est pas une priorité. J’y ai aussi remarqué que les spectateurs ont moins tendance à jaser et pianoter sur leurs téléphones durant les représentations comme c’est trop fréquemment le cas ailleurs. De plus, ça me fascine à chaque fois de constater la grande quantité de gens qui fréquentent ces endroits seuls, tout comme moi.
Les cinémas d’auteur sont empreints de plusieurs détails que j’apprécie et qui les différencient. Par exemple, le Cinéma Excentris, par l’entremise du commerce Soupesoup, sert des grilled-cheese, des sandwichs, des salades santés et des friandises de qualité. Les salles de cinéma sont baptisées de noms de cinéastes reconnus. Le Cinéma Beaubien, qui se spécialise dans les films francophones, a un charme d’antan grâce à sa façade illuminée et son guichet unique. Les salles y sont petites, mais confortables et magnifiquement décorées. On y sert également des thés Kusmi, bien meilleurs que les thés commerciaux. Le Cinéma du Parc, pour sa part, présente régulièrement des rétrospectives de cinéastes ou d’acteurs, ce qui permet aux spectateurs de voir des films plus anciens sur grand écran. Par expérience, voir des films d’Humphrey Bogart, acteur mythique des années 1940-1950, sur grand écran, c’est magique. Il offre aussi des gâteries de format décent à prix raisonnable. Leur programmation inclut des longs-métrages de Festivals de film, des documentaires, des films étrangers, canadiens ou internationaux.
Ces cinémas proposent des oeuvres pour les gens ayant envie de se divertir autrement. Les films qui y sont montrés sont rarement diffusés dans de nombreuses salles. Ce sont la plupart du temps des films moins connus, mais tout aussi excellents, qui sont moins publicisés que les superproductions du moment. On peut y découvrir des cinéastes de talent. En plus de mon amour inconditionnel pour le cinéma, une autre raison qui me pousse à les fréquenter, c’est mon désir d’encourager ces entreprises à taille humaine qui travaillent à promouvoir la culture.
Dans les prochaines semaines, voici mes suggestions dans ces trois cinémas:
Au Cinéma du Parc, je prévoie aller Birdman puisqu’il est réalisé par le cinéaste Alejandro Gonzalez Inarritu, ayant produit de très grands films dans le passé. Je pense aussi aller voir The Homesman pour la prestation d’Hilary Swank qui promet d’être puissante.
Au Cinéma Excentris, je vous suggère le documentaire De prisons en prisons montrant le quotidien d’ex-détenu(e)s, à l’affiche dès le 5 décembre.
Finalement, au Cinéma Beaubien, je vous propose d’aller voir le film québécois Les maîtres du suspense mettant en vedette Robin Aubert, Antoine Bertrand et Michel Côté, un film qui sera assurément divertissant.
Bon cinéma!
Amélie Lacroix Maccabée