Danse-théâtre, théâtre dansé, pièce chorégraphique ou chorégraphie dialoguée… Je ne saurais trouver le terme exact de cette rencontre merveilleusement ambiguë au 2050 Mansfield, en plein centre-ville. Passeport en main pour la soirée, le spectateur, curieux d’assister (et même de participer!) à une forme de théâtre et/ou de danse non conventionnelle, est invité à déambuler d’une chambre à une autre, dans l’Hôtel Le Germain. Une courte expérience d’arts scéniques, mais hors scène, tirée de quatre rencontres artistiques prolifiques (huit créateurs : Frédéric Gravel, Catherine Vidal, Olivier Kemeid, Marie Béland, Olivier Choinière, Jérémie Niel, Catherine Gaudet, Virginie Brunelle) et inspirantes pour la tendance actuelle du multidisciplinaire et de l’in situ.
Follement excitée à l’idée de savoir comment ce concept de la 2e porte à gauche allait intégrer les spectateurs (dont je faisais partie ce soir-là) dans des huis clos du quotidien, je m’empressai de suivre la guide du forfait « Escapade » qu’on me remit et qui allait comme suit :
CHAMBRE 406
Une tension à la fois déroutante et insinuante entre deux hommes (Peter James et Emmanuel Schwartz) dont on ne connait absolument rien et dont on n’en apprendra pas plus. Un mélange de fiction et de réel, d’illogismes, mais qui peuvent être interprétés. C’est surtout le coup d’envoi du parcours : une rencontre fatale entre deux disciplines incontournables (théâtre et danse) aux traditions, formations et méthodes de travail fort différentes l’une de l’autre, ainsi que le résultat de leur adaptation mutuelle.
CHAMBRE 408
Une rencontre brisée et éphémère entre deux individus (Marc Béland et Isabelle Arcand) que le temps et l’espace séparent et allient. Un amour aux souvenirs détériorés, rappelés par les fragments que peuvent laisser la mémoire et l’interprétation.
CHAMBRE 306
Un duo (Clara Furey et Francis Ducharme) très animal, à l’amour rude et déstabilisant. Une relecture libre d’un Roméo et Juliette contemporain, davantage physique que lyrique.
CHAMBRE 307
Le développement d’un couple dans son quotidien, comme tout autre couple. Peu à peu, la cadence laisse paraître les failles de la routine. Le lieu n’est que le constat de relations qui s’assemblent et se ressemblent. Sur fond sonore d’extraits cinématographiques, le mari et la femme (Mathieu Gosselin et Marilyne St-Sauveur) s’amusent à remodeler tous ses couples, d’un spectateur à l’autre.
Une belle découverte pour tous, présentée jusqu’au 2 février au 2050 Mansfield, Hôtel Le Germain, centre-ville de Montréal.
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