DE RAGE : stigmatiser par l’image

Direction artistique et mise en scène de Bruno Dufort
(en collaboration avec les interprètes)

crédit photo : Ulysse Del Drago
crédit photo : Ulysse Del Drago

Bruno Dufort, un nom qui ne vous dit pas grand-chose ? Dépêchez-vous à le découvrir, entre autres en allant faire un tour d’ici samedi à La Chapelle, où s’y présente sa nouvelle création De rage. Un spectacle qui oscille entre la danse-performance et le théâtre, où l’émotion s’agrippe brutalement au corps et où le laid côtoie le magnifique.

Peu d’échange verbal avec le public. Le rapport est essentiellement physique et sans nécessairement être élaboré, il est impulsif, brut et stigmatisant. L’intensité de chaque mouvement inspire la beauté, même dans la plus hideuse fureur animale de l’humain. Sur une surface ludique, mais qui peut devenir irritante à tout moment (la scène est une décharge à ballons gonflables qui éclatent au gré des déplacements), on sent un certain plaisir chez les interprètes à se montrer horribles, principalement envers eux-mêmes. Ils exécutent (pour ne pas dire qu’ils s’exécutent à) une mise en scène risquée, avec force et audace, qui rappelle les ingénieuses folies chorégraphiques de Dave St-Pierre. Cette brutalité, un peu naïve, est aussi saisissante qu’elle est insaisissable. Sur des airs ‘‘live’’, concoctés par Mykalle Bielinski (qui avait fait le même type de performance pour Orphée Revolver et c’était mérité un prix au Gala des Cochons de Cartes Premières), les séquences se précipitent et s’emboîtent avec frénésie vers un portrait final enchanteur. La dernière petite touche de gloire avant l’autodestruction.

Présenté à La Chapelle jusqu’au 2 novembre.

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Mélanie Galipeau

Rédactrice, gestionnaire de communauté, entrepreneure et intervenante sociale engagée. Addict du Web et fascinée par le concept de groupe. She's a dreamer. Elle aime les fleurs, les cupcakes et dormir. Quand elle ne dort pas, elle est constamment à la recherche d'instants de zénitude et de bonheur.

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