Je les avais presque oubliés.
Après une séance (vraiment due) de ménage dans ma chambre, je me suis retrouvée face-à-face avec mes dessins. Ceux plus officiels sur des feuilles blanches, mes gribouillis dans le coin de mes agendas et ceux dans un petit carnet nommé « Fashion stuff« .
Mon rêve de jeunesse. Mon rêve inavoué.
Vous vous souvenez de votre rêve d’enfant? Ce rêve plein de conviction? Le mien, je m’en souviens comme si c’était hier. Par contre, à la différence de tous ces enfants qui scandaient haut et fort le fait qu’ils voulaient devenir pompier, astronaute, actrice, magicien, professeur, président ou dompteur de lions, mon rêve d’enfant, je l’ai gardé secret.
Je dessinais. Secrètement. J’avais peur que si quelqu’un de ma famille me voyait en train de dessiner, la personne en question me jugerait. Me dirait que je suis irréaliste. Que des milliers et des milliers de personnes désirent la même chose que moi, et que certains auraient sans doute beaucoup plus de talent que moi.
C’est donc pour cette raison que mes dessins, je les ai cachés. Tout au fond de mon petit placard. Pendant plusieurs années, sous la poussière trainaient des croquis de robes extravagantes, de chaussures au talon vertigineux, de vêtements inspirés tantôt par la nature, tantôt par les formes géométriques.
Petit pincement au coeur en revoyant les images dessinées. Que serait-il arrivé si…?
Dans notre société, nos rêves d’enfant se font souvent soumettre à un reality check de la part de nos proches. « Ouais, mais on s’entend que quelqu’un qui travaille dans l’industrie de la mode ne gagnera pas gros sa vie », « Come on, il y a juste une personne sur un million qui perce vraiment dans le milieu de la magie », « Tu ne peux pas te contenter de dompter des lions pour le restant de ta vie, ce n’est pas une vraie job! ».
Certes, les gens changent et les rêves aussi. Mais la question demeure: combien d’entre nous réalisent réellement leur rêve le plus cher au niveau professionnel? Combien d’entre nous ont pu passer par-dessus les nombreux reality check pour vivre pleinement d’une passion?
En revoyant ces dessins, c’est ce que je me demande. Où serais-je maintenant si j’avais affiché cette passion dès qu’elle s’est présentée à moi? Comment ma vie aurait-elle été différente? Est-ce possible de rattraper le temps perdu?
Je n’en sais rien. Par contre, ce que je sais, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour sortir du fashion closet. Ainsi, aujourd’hui, je l’admets: quand j’étais petite, je voulais créer des vêtements. Créer des pièces pour que des femmes se sentent belles, féminines, élégantes. Possiblement vivre de cet art. Exploiter mon esprit créatif dans un domaine concret et à mon image. Vivre heureuse pendant quarante, cinquante ans à travailler dans un domaine qui me passionne.
Ces dessins, ce sont des beaux souvenirs du passé. À partir d’aujourd’hui, ce seront des items de motivation qui me diront de ne jamais perdre de vue ses rêves et passions. Ouin, je vais me mettre en mode philosophique de même pis toute.
Et sur ce petit moment de nostalgie et de réflexion un peu deep pour moi, je pars à mon cours de couture que j’ai commencé à prendre il y a deux mois. Yaaaaaaa! Bye, là!
Wow Geneviève…. Il n’est jamais trop tard justement. Comme un animateur d’atelier sur le processus de la créativité me disait: «L’important c’est le processus pas la fin».