On dirait que j’ai attrapé le blues du mois de novembre. Sauf que je l’ai un mois trop tôt. J’ai comme un syndrome prématuré qui grisaille mes journées, c’est l’automne et ça ne me fait pas. Soit ça, soit je suis désespérément en quête d’excuses pour écouter des films de Fred Astaire.
Ou c’est peut-être que je suis un peu trop drama queen. Oui bon. J’ai une petite idée de la bonne réponse, mais quand même.
Fred Astaire, c’est la classe, le gentleman par excellence. C’est Broadway, les années 30, la claquette, les plumes, les paillettes. D’accord, peut-être que les plumes et paillettes, c’est plutôt Ginger Rogers. Mais dans ma tête l’un ne va pas sans l’autre. Roméo & Juliette, confiture & beurre de peanut, Fred Astaire & Ginger Rogers… Des duos inséparables quoi.
Leurs débuts au Cinéma
C’est en 1933, lors du tournage de Flying Down To Rio, aussi appelé Carioca, qu’on les voit pour la première fois côte-à-côte. Déjà, leur chimie crève le grand écran. Tenant respectivement les rôles de soutien d’accordéoniste et de vocaliste, les deux acteurs relèguent au second plan par leur connexion naturelle les Gene Raymond et les Blanche Friderici de ce monde. C’était le début de ce qui allait être un long partenariat.
[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=HVp3PtUQgWU]
En 1934, on engage à nouveau ceux que l’on reconnaît maintenant comme « The King & Queen of Carioca. » Dans la comédie musicale The Gay Divorcee, où une femme mariée méprend un danseur américain pour un homme avec lequel elle doit faire semblant de commettre l’adultère, on aime déjà les quiproquo types qui feront partie de la plupart de leurs films.
[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=mvuBZW_B9oQ]
Le bel âge
Roberta et Top Hat, tous deux sortis à l’année 1935, marquent définitivement le succès engendré par les performances du grand brun et de la belle blonde. Si vous avez déjà entendu le nom de Fred Astaire et de Ginger Rogers, c’est que vous avez sûrement déjà vu le numéro Cheek To Cheek dans Top Hat, littéralement un de mes préférés si on compte leur premier numéro dans Swing Time (1936).
Dans le premier, Astaire incarne (encore) un danseur américain qui réveille la jolie Ginger Rogers en dansant dans la chambre d’hôtel situé au-dessus d’elle. Il tombe amoureux lorsqu’elle vient se plaindre du bruit et la poursuit jusqu’à Londres, où celui-ci doit faire une tournée. C’est en tentant de la charmer lors d’une soirée qu’il lui chante « Heaven, I’m in heaven… » Je ne sais pas pour vous, mais moi je fonds à tout coup.
[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=n3RSlUkw9U0]
Dans l’autre, le danseur et homme de pari incarné par Astaire essaie de faire fortune à New York pour pouvoir épouser sa fiancée. Il croisera toutefois le chemin de Rogers, une enseignante de danse, qu’il importunera plus d’une fois. Le premier numéro du film se déroule quand Astaire cherche à retrouver la jolie femme à qui il a volé quelques sous. Il fait donc semblant d’avoir besoin de leçons de danse, mais cause le renvoi de Rogers. Il essaie alors de se faire pardonner pour qu’elle soit réengagée.
[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=mxPgplMujzQ]
Un peu après Swing Time, les deux acteurs enchaînent les comédies musicales dans Follow The Fleet, Shall We Dance (1937), Carefree (1938) et The Story of Vernon and Irene Castle (1939).
10 ans plus tard
Après une longue pause, Fred Astaire et Ginger Rogers sont réunis une dernière fois pour un dixième et dernier long métrage The Barkleys of Broadway (1949), leur seul film en couleur. Ils incarnent un couple à succès de Broadway. Lorsqu’un réalisateur français approche Ginger pour jouer un rôle plus dramatique, des tensions séparent les deux tourtereaux jusqu’à ce qu’Astaire trouve le moyen de regagner sa douce. Cette belle réunion nous fait revivre la chimie entre les deux acteurs sous un autre jour. Les couleur et la plus grande maturité des comédiens amènent une toute nouvelle magie au duo. Je vous le conseille absolument si vous êtes fan comme moi.
[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=vuA8KKeLDUg]
Même si des rumeurs indiqueraient que la paire ne s’entendait pas vraiment comme larrons en foire durant toutes ces années, les deux comédiens gardèrent toujours une forme de respect l’un pour l’autre.
“Ginger was brilliantly effective. She made everything work for her. Actually, she made things very fine for the both of us and she deserves most of the credit for our success”
– Fred Astaire
par Héloise Rouleau