Texte de Guillaume Tremblay et Olivier Morin
Mise en scène d’Oliver Morin
C’est une version particulièrement disjonctée et farceuse que nous livre le Théâtre du futur, après sa pièce Clotaire Rapaille, l’opéra rock de l’année dernière. Un Québec déformé, caricaturé, mais avec une certaine justesse… et ça a de quoi troubler. C’est que la farce parait moins drôle quand on se rend compte qu’elle ne part pas de nulle part, qu’elle part d’une histoire vraie ou qui pourrait se concrétiser (à quelques détails près, on s’entend). En effet, l’absurdité de la chose demeure plausible et inquiétante (jusqu’à la seconde partie, où elle atteint vraiment son apogée, en ajoutant plus ou moins de pertinence au reste de la pièce). À la fois si près du spectacle politique qui est affiché dans les journaux depuis quelques années et si près de la stupidité d’une masse d’électeurs, qui se soucient peu au fond de la politique de LEUR Québec adoré, en autant qu’il n’y ait pas trop de changements concrets et qu’ils ne se sentent pas piégés ou ‘‘crossés’’, en bon québécois, par leurs propres choix.
Même un Gilles Duceppe, revenu des profondeurs de la déception de sa dernière campagne, et même dans une version aussi farfelue que L’assassinat du président, n’a pu améliorer la recette du sort des québécois et québécoises. Bourrée de références théâtrales, en plus de ses nombreuses allusions politiques, historiques et sociales, cette sacrée satire des créateurs en dit long sur les doutes du Québec d’aujourd’hui…
Présenté au Théâtre d’Aujourd’hui, jusqu’au 21 septembre.
Une production du Théâtre du Futur.
Valery Drapeau