Comment parler de moi sans y accoler les mots : écriture, poésie, philosophie, amour, enfants, personnes âgées, magie, spiritualité, lenteur et passion. Ce serait vous mentir que de prétendre que je suis la zénitude incarnée. Non, je ne suis pas toujours zen, ni même parfaitement en équilibre, mais qui peut prétendre avoir une force inébranlable, un sourire inlassable et une foi inconditionnelle en la Vie? Nous vivons tous de ces moments où le doute prend le dessus, ou de ces instants fatidiques où les émotions ainsi que la bête noire en nous, parlent assez fort pour que ce qu’on croyait le plus solide tremble. Parfois, ça fait mal, parfois ça fait du bien.
Qui suis-je donc pour vous écrire des chroniques zen? Pourquoi ai-je cette envie de prêcher l’harmonie?
En août dernier, j’ai célébré mes 25 ans. Eh oui, je suis dans le bel âge, celui où on peut (pour ne pas dire : doit) brûler la chandelle par les deux bouts. Toutefois, la vie m’a déjà signifié à plusieurs reprises que je devais ralentir. Je l’entendais, mais je ne m’arrêtais jamais pour honorer son message. Alors, en janvier 2011, elle ne m’a pas laissé le choix. Maladie ! PAF ! C’est le corps ravagé et l’esprit engourdi de morphine que j’ai combattu pour retrouver la fougue et la force de ma jeunesse. J’ai réappris la base, celle qu’on apprend aux enfants : manger, marcher puis être autonome. Cela a donné un sens nouveau à ma vie, une profondeur que je ne faisais qu’effleurer auparavant, mais qui vibre désormais dans mes tripes. Pendant de longs mois, j’ai trouvé ardu de réintégrer ma vie là où je l’avais laissée. Elle ne me convenait plus et n’avait soudain plus de sens. Peu à peu, j’ai malheureusement redéveloppé une immunité à la vitesse, à la violence et à l’engourdissement de l’âme, pour fonctionner dans notre société où la performance, l’argent et la vitesse mènent. Je m’y sentais obligée, quoi qu’accablée par ce constat, alors, j’ai obéi une fois de plus.
Heureusement, c’est mon amour profond pour la douceur de vivre, mon penchant pour la contemplation ainsi que ma candeur, qui me permettent de m’émerveiller avec autant d’étincelles dans les yeux que l’enfant qui voit sa première coccinelle. J’appelle cela la « magie » ; ces occasions où la vie réussit à me surprendre d’un grand choc électrique vertigineux, droit au coeur, à mi-chemin entre une caresse et un pincement; la passion de vivre, le bonheur quoi. J’ai réalisé l’importance de vivre sa vie à fond, sans toutefois la brûler. Puis, est né le besoin essentiel de vivre en accord avec moi en prenant le temps de prendre le temps, mais surtout, en me faisant un devoir de m’accomplir en considérant mes rêves comme des engagements, et non plus comme des promesses en l’air.
C’est donc sur un coup de tête que j’ai dit oui lorsqu’on m’a approchée afin d’écrire pour vous. Je me voyais déjà bouche bée devant ma page blanche, embourbée dans mes poésies et mes réflexions existentielles. Je me voyais déjà dire « non » alors que je me meurs d’écrire. Alors, j’ai dit «oui» sans réfléchir et me voilà, ici, avec vous; entière, fébrile et enchantée.
Pour mettre un peu de magie entre nous je vous propose ce rituel, notre petite phrase à nous, que je concocterai sur mesure pour vous à chaque chronique selon l’inspiration du moment.
Pour boucler la boucle :
Les rêves sont des bouteilles à la mer que l’on doit repêcher soi-même.
Et vous, lequel de vos rêves refusez-vous de laisser dériver ?