Par Alexandra Philibert
On dit souvent que les meilleurs plats fondent en bouche, si La Vie Épicée de Charlotte Lavigne en était un, il n’y aurait absolument aucune miette après lecture. Bienvenue dans la chick lit gastronomique.
Charlotte Lavigne est une recherchiste télé qui rêve secrètement – ou pas – de devenir animatrice. Grande romantique, elle rêve au grand amour, mais se lance trop souvent tête baissée dans une relation, toujours un peu trop tôt. La jeune femme trop intense parfois, voue une grande passion à la cuisine et la nourriture, qui devient sa thérapie en cas de problème. À proprement parler, ses histoires d’amour sont interreliées à ses envies culinaires. Si elle était votre amie, vous sauriez déceler ses émotions par ce qu’elle cuisine.
Avez-vous déjà eu envie de « brasser » quelqu’un pour lui dire de se calmer? C’est exactement ce que j’ai eu envie de faire avec Charlotte, qui parfois peut nous exaspérer. Non pas, parce que le personnage manque d’étoffe, mais bien parce que nous possédons toutes, moi la première, ce petit côté extrême, voir too much dans certains pans de nos vies. C’est ce trait de caractère, que l’on peut dire explosif, qui est largement exploité dans ce premier tome.
Rapidement, à l’aide d’une simplicité désarmante, nous entrons dans l’univers simple, mais ô combien compliqué, de Charlotte. On retrouve le dessein habituel du trio amical composé d’un meilleur ami homosexuel et d’une meilleure amie « bitch » à ses heures – trop souvent utilisé dans la chick lit. Quoique bien présent, ce trio est en constante évolution ce qui rend le tout un peu moins lourd, voire moins cliché.
Très tôt dans le roman, on dénote l’influence de la formation journalistique de Nathalie Roy. Ce qui a sans doute permis à l’auteure d’écrire des chapitres clairs et bien structurés. Les punchs sont bien placés, le tout bien taillé, ce qui rend la lecture fluide et m’a soutirée plusieurs sourires ou soupirs selon la scène du moment, sauf…une fois au chalet. Non sans blague, la lecture est fluide, à une exception près.
À quelques occasions, le juste milieu entre le français standard et le français typiquement québécois est difficilement atteint. Heureusement, le récit trouve son «erre d’aller» à mi-chemin vers la fin et ce contraste ne vient plus embêter le rythme par la suite.
Plus la lecture avance et plus vous notez des ressemblances flagrantes avec la reine de la chick lit Rafaële Germain? Non, vous n’êtes pas fous. Plusieurs éléments utilisés par cette dernière sont repris dans le schème que Nathalie Roy nous propose. La Vie Épicée de Charlotte Lavigne ne réinvente pas le genre, mais se démarque par la gastronomie. Inévitablement, si vous êtes de bons mangeurs comme moi, vous aurez un petit creux avant la fin.
La Vie Épicée de Charlotte Lavigne ; Piment de Cayenne et pouding chômeur est une excellente et réconfortante lecture d’été. Il y a certes quelques accros, mais ce manuscrit est un bonbon sucré avec un petit soupçon épicé! Préparez-vous une belle assiette de crudités ou autres pour éviter l’interruption de votre lecture!
- Verdict: Boucle Bon 7.5/10
- Parution: Septembre 2011
- Éditions Libre Expression
- Prix de vente : 27,95
Série dérivée : Juliette Gagnon
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