Jeudi 7 août, c’était l’ouverture de la 16ième édition du Festiblues international de Montréal. Au programme, la révélation pop de l’heure en Suisse, Bastian Baker et nos porte-étendard des revendications sociales et politiques, Loco Locass.
BASTIAN BAKER
«On va s’aimer encore, au travers des doutes, des travers de la route et de plus en plus fort». Bastian Baker a été bien informé; sa reprise du classique de Vallières a fait sourire les spectateurs lors de l’ouverture du Festiblues international de Montréal.
Pourtant, son charisme à lui seul suffit à conquérir le public. Vêtu d’un blouson de cuir et arborant un sourire racoleur, je parie que peu importe votre âge mesdames, mesdemoiselles, vous craquerez! Pour la première fois en spectacle au Québec, le Suisse de 22 ans peut espérer un succès comparable à celui remporté en France. Au premier rang, de jeunes fans entonnaient les paroles de Tomorrow May Not Be Better alors que sur Hallelujah de Leonard Cohen, le public, toutes générations confondues, clamait le refrain.
Bref, il avait une aisance et un charme fou sur scène, blaguant avec le public et les enjoignant à éclairer de leur cellulaire le parterre sur sa pièce Song About A Priest. Rien à redire, c’est dans la poche pour Bastian.
LOCO LOCASS
Qui de mieux pour échauffer une foule impatiente de voir Loco Locass que le poète slameur David Goudreault? Celui qui fut le premier Québécois à remporter la Coupe du monde de poésie de Paris en 2011, y est allé d’un poème portant sur le multiculturalisme, l’ouverture à l’autre et bien évidemment, de revendications sociales et politiques.
«Sur nos plaques de char, je me souverain» (David Goudreault)
Si vous ignorez qui est David Goudreault, vous aurez l’occasion de l’entendre tous les soirs, 5 minutes avant la prestations des artistes invités.
«LO-CO LO-CASS, LO-CO LO-CASS !!!» Un scandement gêné, presque indistinct volait au-dessus de la scène Loto-Québec. La foule compacte, impatiente de voir le groupe monter sur scène a promptement éclaté de joie à l’arrivée de Chafik, Batlam et Biz.
Le groupe a offert les pièces de son dernier album «Le Québec est mort, vive le Québec!», dont la pièce Tous les jours, évoquant ainsi le Printemps érable et ravivant la foule. Ils ont entonné Secondaire, la dédiant aux adolescents présents et les animant d’une euphorie tout aussi contagieuse que sur la pièce M’accrocher. Et puis question de demeurer dans le contexte du Festiblues, ils ont revisité la pièce Manifestif (2000), version plus jazzée.
Surprise Surprise!
Mike Sawatzky, le célèbre guitariste des Colocs a fait une apparition sur scène. Rien de planifié apparemment. Il a interprété un solo de guitare à te laisser perplexe, inanimé de stupéfaction, d’incompréhension, mais d’un désir viscéral de l’écouter pendant des heures. La pièce jamais endisquée, dont la musique avait été composée par Batlam évoquait un son plus blues.
Attention, prêt, Chargez!
Laissez les commandes d’une scène à Loco Locass, c’est comme leur laisser les commandes d’un char d’assaut, prêt à charger les consciences inertes. Ils savent insuffler une charge colossale de courage aux démoralisés qui expriment trop rarement leurs convictions. Le temps d’une soirée, c’est comme croire en la possibilité que peut-être un jour, les Québécois sauront s’élever contre vents et marées et clamer haut et fort leur identité, leur besoin de souveraineté. Bon, je dérape! Mais Loco Locass, c’est ça, croire un instant.
On se voit ce soir pour le rhythm and blues à Garou?
Pour voir la Programmation
Les photos des représentations seront disponibles bientôt.
Edith Malo
M’écrire : [email protected]
Me suivre sur Twitter: @MaloEdith
Pinterest: Edith