Festival international de cirque Vaudreuil-Dorion
Du 21 au 24 juin 2013
Afin d’inaugurer la 9e édition du Festival international de cirque Vaudreuil-Dorion, qui de plus prestigieux que Thierry Outrilla pour être mandaté porte-parole? Le directeur de scène du légendaire Moulin-Rouge à Paris sera également juge au même titre que ses collègues: Jeannot Painchaud (fondateur du cirque Éloize), Isabelle Chassé (Les 7 doigts de la main) et Winston Ruddle (producteur de cirque de l’Afrique). À leurs côtés, Eugène Chaplin (oui, oui, le fils de Charlie!) assurera la mise en scène de la deuxième édition de la compétition: Le Grand Cirque, le seul concours international de cirque au Canada.
De plus, les organisateurs du Festival ont obtenu les droits de la famille Chaplin pour la conception d’une statuette au nom et à l’effigie de Charlie Chaplin. Le trophée, réalisé par l’artiste Jean-Pierre Busque, sera décerné au meilleur numéro comique.
Thierry Outrilla était de passage à Montréal et je me suis entretenue avec lui au téléphone, l’interrompant durant sa première expérience aux Francofolies.
Une escale à Paris…
Si ce n’avait été de Docteur Alain Frère, co-fondateur du prestigieux Festival de cirque de Monte Carlo, peut-être que Thierry Outrilla et Yannick Gosselin, directeur et fondateur du Festival, ne se seraient jamais rencontrés. En effet, le Docteur Alain Frère, ami commun des deux hommes, a contribué à l’avènement de cette rencontre.
«Ça te plairait beaucoup d’aller au Canada faire un festival?», Docteur Alain Frère
«Mais oui, pourquoi pas. Ça me tente. Connais pas le Québec. Jamais été. J’aimerais bien aller voir mes cousins de plus près», Thierry
Avant même de venir au Canada, c’est Yannick qui se rendit d’abord à Paris visiter les coulisses du Moulin Rouge et rencontrer Thierry afin de lui partager son projet.
Thierry: Sa conviction, sa vigueur, ses yeux qui pétillaient, j’avais envie de le soutenir. Sachant qu’il y aurait des artistes qui viendraient du monde entier (Russes, Africains, Européens et Canadiens), j’étais intéressé en tant que directeur de la scène. Avec mon patron, nous allons visiter beaucoup de festivals. On est à la recherche de numéros visuels. On cherche toujours des nouveautés et des jeunes talents à promouvoir. Parce que le Moulin Rouge, ce n’est pas seulement 40 danseuses, 20 danseurs. Y’a aussi une dizaine de personnes comme des jongleurs, des acrobates. On a des numéros comiques qui font monter le public sur scène. Mais pour avoir des gens qui excellent dans ses numéros, il faut se déplacer. On ne peut pas auditionner parce que les gens, les meilleurs, ils ont déjà des contrats signés 2 ans à l’avance.
«Avec Eugène Chaplin qui fait la mise en scène, je crois que le festival est sur le bon rail pour devenir dans quelques années un festival sur lequel on pourra compter dans le monde», Thierry
Edith: Qu’est-ce qui vous a attiré dans le cirque suite à votre carrière de danseur?
Thierry: Quand j’étais danseur, je côtoyais ces attractions, ces numéros dans les coulisses. Quand on fréquente des gens du cirque, on s’aperçoit que ce sont des gens humbles, des saltimbanques qui vont en caravane, qui sont toujours sur les routes. Ce n’est pas évident d’ouvrir sa valise et de la refermer tous les soirs. Ce sont des gens courageux qui vivent et meurent de leur passion. C’est un milieu attachant le cirque.
Edith: Vous n’en êtes pas à votre premier festival. Comment vous définiriez-vous en tant que juge par rapport à cet art qu’est le cirque?
Thierry: Vous savez, on est tellement habitués à voir des numéros que lorsqu’on juge, on juge l’exploit technique, la présentation, le côté « savoir se vendre » devant le public. Si c’est un numéro qui a été vu mille fois, ce n’est pas intéressant. Mais, il y a plein de critères.
Et même le public! On est dans la salle, on regarde le spectacle, mais on l’entend. Si on aime un numéro et que le public n’aime pas, ça semblera très arbitraire. Le public dira qu’on a rien compris.
Edith: Vous parliez de l’importance de prendre en compte l’avis du public. Considérez-vous qu’intéresser un public au cirque demeure encore complexe et que cet art est marginal?
Thierry: Au Canada, je ne sais pas. Les gens me disent qu’il n’y a pas de cirque traditionnel. Mais Yannick Gosselin veut apporter autre chose que le cirque du Soleil. Une touche nouvelle et exotique à l’européenne.
«En Europe, on a beaucoup de cirque traditionnel. Ça sent la barbe à papa, les gaufres, la paille, les fauves. On rit avec les clowns et on a peur avec les trapézistes», Thierry
Thierry: Le public sera sûrement ravi d’avoir des clowns, des numéros équestres, des artistes du monde entier. C’est une belle compétition. C’est très familial. Faut y aller avec des enfants pour comprendre la joie que ça procure; et nous autres, adultes, garder une âme d’enfant et s’émerveiller.
Un petit extrait…
Alors pour le grand week-end, c’est décidé? Vous y allez?
Bonne Saint-Jean-Baptiste!
Edith Malo
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