Ce qu’ils en pensent: Le deuil

M : Une larme coulait sur ma joue, puis une autre. Je regardais autour de moi et je voyais les femmes, qui ne se réservaient aucune contenance à l’idée de perdre un être cher. Des cris retenus, des souffles, des soupirs, de leur côté, c’est ce qu’on voyait, ce qu’on entendait. De l’autre côté les hommes, battants des cils au même rythme que le défunt battait des ailes pour s’envoler vers l’au-delà alors qu’eux, c’était seulement pour cacher ce surplus d’émotion qu’un homme ne devait certainement pas laisser paraitre.

On a tous notre façon de faire un deuil. Bien qu’une mortalité soit finale, le deuil amoureux est d’autant plus difficile. Il parait qu’il existe 5 étapes. Plusieurs études différentes  existent sur ces étapes, mais nommons-le concept global. Voici les étapes : Refus, colère, marchandage, dépression, acceptation. Plus on avance, et plus c’est difficile!

A : Je ne sais pas si le deuil amoureux est plus difficile que la mortalité.  Y a beaucoup trop de facteurs là-dedans pour juger l’importance d’un deuil plus qu’un autre… et… les étapes, y en a 7, pas 5. Choc, Déni, La colère et le marchandage, la tristesse, la résignation, l’acceptance et la reconstruction. Oui, oui, la reconstruction. Parce qu’après un deuil, quel qu’il soit il faut reconstruire ou s’habituer à cette « absence ».

M : 5 ou 7; des détails! J’imagine que ça dépend pour chaque personne. Un deuil, on le vit comme on le sent. Souvent on veut être entouré, mais on a le gout d’être seul. Pour les filles, vous êtes frappé sur le coup tandis que pour les gars, le mal arrive graduellement. Mais toutes les fois, ça ressemble un peu à ceci :

Au début, on y croit moins. On pense que la situation va se régler, on refuse un peu ce qui se passe… quoique… il y a des avantages à redevenir célibataire. On peut aller à gauche puis à droite. On peut dire ce que l’on veut à qui l’on veut. On peut aller partout, rentrer quand l’on veut, ne pas rendre de compte et surtout ne pas se soucier de quelqu’un d’autre. Plus la situation avance, plus le tout devient fâchant. On arrête de refuser et on se fâche de revenir à la maison et de dormir seul. Mais encore là, la colère n’est pas si grande; une de perdue et dix de retrouvées comme on dit, la vie continue et on se dit que ça ne sert à rien de se fâcher contre elle, contre nous…

A : Ça nous frappe sur le coup? Je crois plutôt que vous tenez un peu trop à votre image  « D’invulnérabilité » plus qu’autre chose, mais la douleur est la même.

M :C’est quand la personne commence à nous manquer que la situation se gâte. Quand on réalise qu’elle manque à notre vie. On pense que si l’on fait ceci ou cela, peut-être qu’elle reviendra.

A : Même quand la personne décède, on espère toujours se réveiller, toujours.

M : Peut-être que la situation se rétablira, espérons! Mais plus ça continue et plus on se rend compte que les solutions sont vaines. Car l’autre aussi vit son deuil. Elle qui semblait si détruite au début, tout contrairement à moi, maintenant, elle s’épanouit et moi je pense à elle? Comment sommes-nous faits? C’est ici l’étape la plus difficile. On s’apitoie sur notre sort. On ne veut plus sortir, plus voir personne, on ne pense qu’à elle qui vit sa dépression en voyant ses amis et en sortant!? Puis on accepte… on la revoit, on voit vraiment ses qualités, ses défauts et on se dit : « Malgré tout c’était une partie de ma vie ».

A : Une partie importante, des fois moins… Ça dépend de beaucoup de choses non? Parfois, on peut se dire « thank god qu’elle ne fasse plus partie de ma vie», mais au moins elle nous aura permis de comprendre ce que l’on ne veut pas, et ce que l’on veut vraiment ( est-ce possible?). Quand c’est un morceau important de soi…je pense qu’on ne s’habitue jamais vraiment, qu’on y pensera toujours un moment ou à un autre dans notre vie.

M : Le deuil peut se vivre de plusieurs façons, pour plusieurs raisons. Il s’impose quand on s’y attend, ou quand on s’y attend moins, mais au bout du compte on connait la finalité, il ne faut que l’accepter, car au fond, des fois, les choses sont juste faites comme cela, non?

A : Les choses sont faites comme ça?… Oui…et non… Des fois, on a le goût de crier à l’injustice, que c’est vraiment pas juste, que ça n’aurait pas dû se terminer comme ça… et puis la vie continue, on fait notre bout de chemin, on oublie sans vraiment oublier, et y a des soirs où ça fait plus mal que d’autres.

angel_of_grief

Comment «dealer» vous avec les petits et les grands deuils que la vie nous apporte?

Existe-t-il un remède miracle?

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Alexandra Philibert

Hyperactive du projet, Alexandra est une amoureuse des mots, du sport et de la musique country. Un contraste sur deux pattes que vous retrouverez le nez dans un livre ou probablement perdue à Nashville.

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