OYÉ! OYÉ! Nœuds papillon et bouclettes devraient se tenir à l’affût d’un festival (au nom particulièrement apostropheur!), qui se tient présentement Aux Écuries, pour encore quelques jours. Ça a de quoi intéresser, parce que… c’est tout à fait unique en son genre!
Vite, vite, comme ça, de l’extérieur, ça ressemble à une chouette soirée d’artistes, bouffe et alcool compris (toutes les excuses sont bonnes!), conviviale et détendue. Une fois entré, ça l’est encore, mais en plus, on a droit au clou de la soirée : une scène, des comédiens-lecteurs et des textes ‘‘jamais lu’’! Faire place aux mots inédits, c’est le concept même du festival (qui révèle tout son punch)! Ça vaut le détour, pour ceux qui s’intéressent aux voix et aux plumes de demain. C’est une expérience tout à fait différente d’entendre et non de voir une pièce de théâtre. Pour ceux qui baillent un peu dans le coin, ne vous en faites pas… Ce n’est pas parce que les décors sont inexistants et que la mise en scène est réduite au maximum que l’on s’ennuie pour autant. Les comédiens bougent et actent, tout de même ! Ça suffit à faire passer des mots et des messages, ça ! Ne soyez donc pas si peureux… Ils parlent fort, mais ils ne vous mangeront pas. Petite chose importante à préciser (et sans blague!), si ça vous a donné l’envie de vous y pointer, réservez! À ce rythme, les places pour chaque pièce sont vraiment limitées…
Dans cette envolée, le texte de Mathieu Handfield, Le voleur de membres, a été présenté lundi 6 mai. L’auteur a proposé une comédie noire, à sens multiples, mais surtout à saveur politique et identitaire, avec une écriture intelligente, pointue et drôle (combinaison idéale). On pourrait dire que le personnage principal est un ‘‘mou’’ et que, pour cette raison, il se perd un peu plus à chaque membre qu’il perd (physiquement, par le voleur de membres, mais aussi par les membres entrepreneurs et égoïstes de son entourage qui, eux, s’occupent de son moral). On a envie de lui dire de se réveiller, d’agir, mais il est déjà trop tard. C’est une cause perdue. Le gars est, tour à tour, trop simple, trop naïf, trop peureux, trop gentil et trop fatigué pour continuer à se battre avec un entourage convulsif, malade, stressé et tout croche. Qu’est-ce qu’on peut y faire, à part le regarder se décomposer et se morfondre (subtilement) dans sa décomposition? Son corps est un terrain pour maintes batailles, qu’il semble toutes perdre, parce qu’il n’a pas »l’éveil du guerrier ». Et lorsqu’il en a assez, eh bien il abandonne, il s’abandonne. Sans avoir tout a fait essayé.
Ça donne envie de voir le reste de la programmation ? https://www.jamaislu.com/ jusqu’au vendredi, 10 mai !