C2C en entrevue

D’abord, C2C, ce sont quatre dj nantais qui ont connu une ascension fulgurante dès la sortie de leur premier album Tetra, vendu à plus de 195 000 exemplaires en France.

Pourtant, aucune prétention chez ce groupe, malgré le succès instantané, les nombreux championnats de dj remportés et les Victoires de la musique dont ils furent récompensés.

Je me suis donc entretenue avec deux membres de C2C: Atom et 20 Syl.

D’où est partie l’idée du projet C2C? 

Atom : On s’est tous rencontrés dans le milieu des années 90. On faisait du skate et on était beaucoup dans la culture hip hop. On écoutait beaucoup de rap américain, plutôt new yorkais, comme A Tribe Called Quest, Gang Starr. Ça nous a donné envie d’abord de mixer et petit à petit, on a découvert plus profondément la culture dj qui était comprise dans la culture hip hop par le biais notamment des vidéos de DMC et des battle de dj.

20 Syl : On n’a pas tous exactement le même chemin, c’est-à-dire que eux sont arrivés par le côté djing, dj set, mais moi, je suis arrivé par le côté composition, beat making, production. J’ai apporté les premiers éléments de production pour les championnats DMC. On a toujours eu envie de créer notre propre matière avec des instruments et des musiciens plutôt que d’aller sampler des disques. Ça donnait beaucoup plus de liberté.

QUELQUES INFLUENCES

Invisible Skratch Piklz, Beat Junkies, The Executioners, tous des groupes de dj évoluant vers le milieu des années 90 aux États-Unis.

À quoi attribuez-vous votre succès fulgurant?

20 Syl : Il y a tellement de paramètres dans cette histoire de réussite qu’on ne peut pas résumer ça en deux mots. D’une part,  on peut l’attribuer à l’expérience respective qu’on a dans nos projets, soit le groupe Beat Torrent ou Hocus Pocus, avec qui on a eu du succès. Du coup, ces deux publics se sont réunis pour C2C. Avant même qu’on sorte l’album, on avait une fan base qui nous suivait à travers les championnats qu’on avait remportés et de nos groupes précédents.

20 Syl attribue aussi leur succès à leur expérience musicale et technique: maîtrise en termes de production et de création. «On a notre path, notre son qui est peut-être différent de ce qui existait jusqu’ici».

Enfin, tout le côté promotionnel entre en jeu: les vidéo clip, les entrevues, la diffusion de leurs morceaux sur les stations de radio reconnues et leur musique gratuite mise à disposition du public. «Mais la base, c’est tout le travail de relation avec le public qui nous suit depuis longtemps.», précise 20 Syl.

Votre maison de disques parie un succès équivalent à celui de Justice, Air, Daft Punk, qu’en pensez-vous?

Atom: C’est des gens qui sont arrivés avec leur identité propre, une maîtrise de leur son. On nous associe souvent à ce terme French Touch. Air, Daft Punk et Justice rentrent là-dedans. Nous, je nous placerais pas dans ce cadre-là. Les directions qu’on prend, les influences qu’on peut avoir, c’est différent. Mais oui, si on peut suivre leur chemin en termes de succès, de reconnaissance et de respect.

20 Syl : Mais en tout cas, ce n’est pas quelque chose qu’on a voulu et calculé à tout prix. On ne l’espère pas plus que ça. Déjà ce qui nous arrive aujourd’hui, c’est exceptionnel.

Quant à la mise en scène de leur show, les membres de C2C ont élaboré un storyboard et un scénario. C’est Rémi Paoli (cinquième membre du groupe) qui s’est chargé d’animer leurs idées, permettant ainsi de contrôler en temps réel les images par le biais des vinyles.

Pour vous donner un aperçu de leur show, lire ma critique «Plein à craquer pour C2C».

Merci aux membres du groupe C2C ainsi qu’à leur équipe fabuleuse et tellement sympathique.

Je vous laisse avec leur vidéo clip qui a remporté une Victoire de la musique, F.U.Y.A.

Bonne  écoute!
Edith Malo

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