Si j’étais européenne, j’serais folle comme d’la marde. Mais d’la marde avec un maudit gros « M ». Un « M » comme si j’avais rien d’autre à faire que tracer un fridgin‘ gros « M » dans mon cahier Canada, pareil comme quand j’avais 8 ans, 4 mois pis 23 jours.
Super important de le préciser.
Bref, si j’étais européenne, j’pourrais faire ce que je veux. C’est ironique qu’on parle du « American Dream« . Pour moé, c’est ben plus pertinent le « European Dream« . Ben sûr, pas question de banlieues, de gazon vert, de clôture blanche à piquettes, de gros char sport, du chien gossant pis d’la belle-tite-famille-cute. You know c’que je veux dire. La sweet big fat life.
1- J’pourrais utiliser l’Euro
OHMONDIEU. C’tu pas cute « payer en Euros »? Nous, c’est les beaux gros dôôôôllars avec des canards laittes pis des ours polaires sketchs. Pis j’parle pas des billets américains, là. Un tas de gris pis d’vert avec des faces de monsieurs morts. Eux, c’est genre des billets royaux. On dirait que Dieu lui-même est descendu sur Terre pour distribuer la Monnaie, la Devise des mortels.
2- Voyager coûte pas cher
C’pas des farces, CPH Kastrup – Charles-de-Gaulle c’est genre 50 euros. C’est sûr ça dépend des jours, mais QUAND MÊME. C’t’exotique. Avec 65 piasses (l’équivalent, ou presque), j’remplis mon char, j’m’en vais au Vermont pis… j’cueille des pommes vertes. Ça a pas le même charme que visiter les Champs Élysées avec une bonne bouteille de vin, du brie/camembert Président pis une baguette fraîchement sortie du four. Pis LE BÉRET FULL CLICHÉ. ‘Nough said.
3- J’pourrais retourner chez nous le weekend
J’pense que ce qui gosse le plus de l’échange, c’est de devoir skyper tout le temps avec 6 heures (temporairement 5, thanks heure d’été) de différence avec Montréal. Mes nouveaux amis RETOURNENT CHEZ EUX. « Hey, tu fais quoi pendant le congé? » « Aw man, pas grand-chose, je retourne en Hollande en char visiter mes parents pis mes amis, pis après j’fais un p’tit tour à Berlin. P’t’être Prague, j’pas sûr encore. » NORMAL PIS TOUTE. BEN RELAX. Mettons qu’à 1500 balles le billet, j’fais pas ma conne.
4- J’parlerais au moins deux langues
Ça, c’est l’idéal, c’est sûr. J’comprends que le petit paysan à l’autre boutte du Danemark dans un village avec un nom pas d’allure (allô Hjortshøj) parlera pas forcément grand-chose de plus que danois. Ben correct. Mais en général, quand t’habites dans les Urrrropes, force est de constater que t’as pas l’choix d’parler anglais, au moins. Dans des pays où c’est la seule place où y parlent c’te langue-là dans le monde (j’pense à l’Italie, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Norvège…), ça devient obligatoire. Pis on va se le dire, un gars qui parle anglais avec un accent norvégien, c’est chaud en siouplaît.
5- J’vivrais sur le plus beau continent
Tu marches en pensant que p’t’être, mais bien P’T’ÊTRE que Napoléon est passé pas loin avec la main dans son coat, que Voltaire s’est assis là pour écrire, qu’Hitler a taillé sa moustache entre ces murs. On est loin du gratte-ciel gris-bleu laitte vieux de 50 ans pis de Bush père. Y’a un passé. Ce continent a une âme, des opinions, des goûts musicaux même. Ça fait changement de la corruption, des nids-de-poule pis d’la poutine.
Jokes, yo. J’m’ennuie tellement d’la poutine d’La Banquise.
Surtout la T-Rex.