J’ai eu la chance cet été de passer de semaine de rêve à Buenos Aires. J’en suis encore toute émerveillée (et bien fière) donc j’en parle constamment à mes amis. Je leur explique comment la nourriture était délicieuse, ce que j’ai visité, la passion ardente qu’est le tango et bla bla bla.
Cependant, je trouve pour ma part que je ne leur vante jamais assez les auteurs du pays. Étant réputés comme de grands maîtres des lettres, les Argentins ont une tradition littéraire bien ancrée dans leur culture. Là-bas, la poésie et le théâtre sont des arts à part entière que peu se risqueraient à dénigrer (on salue ici madame 728).
L’appellation réalisme magique vient en partie de cette région de l’Amérique latine. Pour ceux qui ne savent pas, ce style représente les œuvres où le surnaturel côtoie la réalité d’une manière normale. En somme, avec le réalisme magique il est par exemple naturel que quelqu’un n’arrête pas de saigner du nez tellement qu’il devient le donneur officiel d’hémoglobine de toute la planète. On retrouve en Argentine de grands écrivains de ce courant tel que Borges, Bioy Casarès, Cortázar, ou Gabriel Garcias Marquez. Ce dernier vous le connaissez assurément pour Cent ans de solitude, le roman qui lui permit de remporter le prix Nobel de la littérature en 1982.
Pour cette chronique littéraire, j’ai cependant le goût de vous conseiller une autre de ses œuvres qui est pour sa part moins teintée de réalisme magique. Chronique d’une mort annoncée, bien qu’on n’y recèle que peu de ce courant est un roman à dévorer.
Tout d’abord, l’histoire vous intriguera assurément. C’est le témoignage d’un villageois qui raconte les circonstances du meurtre de Santiago Nasar. Par différentes perspectives, les événements de la veille de sa mort sont mis bout à bout pour dévoiler le fâcheux destin de Nasar. C’est par plusieurs accidents importuns que le personnage se dirigea inévitablement vers sa perte. Alors, pas de surprise pour le lecteur à ce sujet, je ne vous vole aucune surprise en vous affirmant que le pauvre homme ne tiendra pas les dernières pages. Cependant, tout le mystère qui plane autour du crime est délectable. On se rend compte petit à petit que le village en entier était au courant tout comme vous le lecteur! Alors, que s’est-il passé pour que personne n’arrête les coupables avant de commettre leur acte sordide?
Puis, l’écriture de Marquez est parfaite pour ce genre de scénario. Vive et précise, la plume de l’auteur conduit le lecteur dans de nombreux recoins de la vie des villageois remuant de temps à autres complices et scandales. Les personnages? Vous allez les adorer, même les meurtriers, car dans ce roman tout le monde est un peu bête, mais bien rusé à la fois. Très vite, vous allez vous rendre que la bonne foi est un concept qui peut paraître abstrait. Certains protagonistes même s’ils remarquent que deux hommes attendent Nasar avec des couteaux devant sa maison, croient que quelqu’un se chargera de les arrêter. Je ne vous en dis pas davantage pour garder votre plaisir intact. Vous voulez savoir ce qui s’est réellement passé? Il n’y a aucune excuse pour ne pas courir à la bibliothèque se procurer le roman, car le récit ne fait que quelques centaines de pages!
P.S à lire avec du maté et/ou empanadas
Merci pour ce billet. Un autre livre à ajouter à ma longue liste de lecture… :)
Parlant littérature argentine, ça me rappelle un livre que j’avais bien apprécié « Le Tunnel » d’Ernesto Sabato. Tu connais?
Je ne connais pas ce roman mais je crois que je vais le mettre à ma propre liste personnelle! Pour la littérature argentine je recommande aussi du même auteur De l’amour et autre démon et L’invention de Morel par Bioy Casares. Bonne lecture!