John Lennon vu de l’intérieur

C’est en 1999 que j’ai entendu le nom de John Lennon pour la première fois. J’avais 15 ans. C’est par un directeur ému que ma cohorte de finissants a reçu un message d’espoir. «Vous êtes l’espoir de demain, mes jeunes. Je vous dédie cette chanson.» Imagine  a résonné dans mes oreilles et mon cœur. C’est plutôt cliché, mais ça m’a profondément touché et inspiré, moi jeune fille de région.

Source : https://mattresszine.com
Source : https://mattresszine.com

De retour chez moi le lendemain matin, j’ai demandé à mon amoureux qui était Lennon. Il m’a dit : « Bah un vieux hippie que mon père écoutait avec ma mère quand ils ont fait les beaux-arts.»  Il m’a aussi raconté le Bed-in John et Yoko ont fait à Montréal. À quinze ans, j’ai trouvé que l’homme qui protestait en refusant de sortir de son lit était très intelligent. C’est pacifique et c’est confortable y’a pas à redire. Aujourd’hui, quinze ans plus tard, j’apprends qu’il n’a pas fait que dormir dans notre belle métropole. Il a aussi donné bon nombre d’entrevues, il a écrit, il a chanté et surtout il a médité. John Lennon était un adepte de la méditation transcendantale et Maharishi Mahesh Yogi fut son «guru». D’ailleurs, tous les membres des Beattles ont adhéré à ce mouvement, parce qu’ils sentaient un grand besoin de se recentrer. La chanson Across the universe est d’ailleurs un hymne des Beattles à ce mouvement et au yogi Maharishi Mahesh.

Maharishi Mahesh Yogi (2007)
Maharishi Mahesh Yogi (2007) (Photo credit: Wikipedia)

Lennon est sans contredits un grand de la musique et un icône du rock. C’était l’intellectuel du groupe. Il rêvait d’un monde en couleur, sans frontière, sans race et surtout sans guerre. Pourtant, il vivait avec un chaos intérieur et souffrait de blessures d’abandon, qui ironiquement le rendait colérique et agressif par moment. Son père fût absent dès l’enfance et sa mère l’abandonnera à son tour de façons répétitives avant de mourir en 1958 dans un accident de voiture. John avait 17 ans et souffrira beaucoup de cette perte. Vous me direz : «On vit tous nos propres drames, nous avons tous des deuils à faire, des pardons à accorder pour se libérer.» Lennon lui, a dû les faire sous l’œil du public et rappelons-le les Beattles étaient à cette époque «plus populaire que Jésus», avait souligné John en entrevue. Ce grand idéaliste, passionné et fougeux aura donc voulu transcender sa souffrance intérieure et espérer que le monde dans lequel il vivait en ferait de même.

Lennon cherchait donc, non seulement, à bâtir un monde meilleur, mais aussi à devenir un homme plus en paix. Il prendra divers chemin pour tenter d’y arriver. La thérapie primale en sera un qui sera de longue haleine. C’est avec le Dr. Janov qu’il psychanalysera sa vie et essayera de recréer ce cri de vie initial. Pour avoir déjà entamé le livre du Dr. Janov, je peux vous garantir que c’est un profond cheminement et un plongeon au fond de soi. Le cri de Lennon aura de toute évidence été musical.  Si le cœur vous en dit, l’écoute de la chanson un peu moins connue de Lennon intitulé Mother, est intéressante pour mieux saisir et comprendre la portée d’un tel cheminement. J’ai trouvé très touchant de savoir dans quel contexte cette chanson avait été écrite. Mon écoute a été bien différente après avoir entré, un peu, dans l’intimité du personnage.

Toutes ces lectures sur John Lennon, me font réfléchir sur la résilience. Cette capacité grandiose qu’a l’être humain à se relever de traumatismes et tenter de se reconstruire. Souvent grâce à des gens qui croisent leur chemin et qui sans le vouloir recolle quelques pièces du puzzle, parfois seulement par instinct de survie. Je trouve cette qualité grandiose. Je remarque que les gens qui savent prendre cette souffrance et la convertir en un puissance désir de bonheur, deviennent ensuite des personnes de qui ont s’inspire beaucoup, des personnes qui voudront qu’à son tour, l’autre,  trouve la paix intérieur. On dit que sans amour-propre il est difficile d’aimer son prochain, alors pour changer le monde, il faudra d’abord être ce changement.

Peu importe le chemin que vous prendrez pour être plus zen, vous ferez une différence dans le monde. Et comme il disait si bien, Give peace a chance !

Suggestion de lecture: The Cynical Idealist: A Spiritual Biography of John Lennon par Gary Tillery

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Mélanie Galipeau

Rédactrice, gestionnaire de communauté, entrepreneure et intervenante sociale engagée. Addict du Web et fascinée par le concept de groupe. She's a dreamer. Elle aime les fleurs, les cupcakes et dormir. Quand elle ne dort pas, elle est constamment à la recherche d'instants de zénitude et de bonheur.

3 réflexions au sujet de “John Lennon vu de l’intérieur”

  1. oh que oui que c’est dans la souffrance qu’on apprends le plus sur nous dans une vie. Vivre des obstacles perturbants nous amène a toucher des ressources insoupçonnés et chacun a notre façon on puise dans nos racines les plus profondes..

    Moi John Lennon m’a beaucoup interpellé étant née en 1969 je n’étais pas trop vieille quand cette musique a joué chez moi.

    Je suis contente d’apprendre qu’il a eu une vie difficile, pas dans le sens que je lui souhaitais mais pour mieux comprendre le personnage et le pourquoi il a évolué ainsi.

    Présentement dans ma vie j’en suis à me relever souvent, à puiser loin loin dans mes ressources pour continuer à accomplir ma mission. Mais elle est belle et bien là, alors d’en apprendre plus sur un homme que John Lennon me donne Espoir que oui c’est vrai que l’être humain peut aider son prochain au delà de lui même.

    Mmerci ma belle Mélanie de m’avoir fait découvrir The Other Side of the Moon . Continue j’aime tes sujets

    Annick

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  2. C’est toujours fascinant de comprendre les gens derrière l’image ! Chacun notre mission. Ça ne nous rendra que plus fort, plus beau de l’intérieur. Je vais continuer à écrire avec plaisir. Contente que ça te plaise :)

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