Hier, Radio-Canada diffusait le premier épisode de la deuxième saison de 19-2.
Après le visionnement, je pouvais être fière de notre télé québécoise.
Les attentes étaient hautes : Ça faisait plus de deux semaine qu’on entendait parler du fameux plan séquence de 13 minutes.
Il y a avait Petrowski qui soutenait : «Mais pourquoi le téléspectateur devrait-il vivre cette épreuve seconde par seconde pendant 35 longues minutes? Quelle est l’utilité sociale visée?»
Pourquoi? Parce que le cinéma et la télévision font vivre des émotions fortes aux téléspectateurs. Parce qu’il a envie d’être perturbé et d’être touché dans son salon. À mon avis.
Pendant 35 longues minutes? C’est le temps «presque» réel qui est le plus frappant. Un vrai 13 minutes, à partir du stationnement. C’est long et angoissant. On a l’impression que ça fini plus, c’est vrai. Mais vous demanderez aux survivants de la Polytechnique si le temps s’était figé. Si Podz avait décidé de tourner la scène de la fusillade avec une moyenne de 2,4 secondes par plan, la tuerie aurait évidement été plus courte. On aurait vu du sang, des coups de fusil, entendu des cris, mais pas d’émotion. Laissons la caméra parler un peu.
L’utilité sociale? J’avais envie de grimper au rideau quand je voyais des tweets parler de propagande : «19-2 n’est que de la propagande du SPVM payé par nos taxes à la télévision d’état chu dégoûtés». Il y a une limite à la conspiration…
Évidement, on ne réglera pas le compte des tireurs fous. On ne trouvera pas la solution magique pour les policiers. Est-ce qu’on demande l’utilité sociale des drames familiaux à la télé? Et ce n’est pas comme si on en manquait.
Au-delà de la tuerie, la dernière scène de l’épisode avec Claude Legault et Réal Bossé était de loin la plus touchante. On pouvait presque voir la poussière tomber en alternance avec les larmes qui montent. Un texte épuré et juste avec une performance d’acteur irréprochable.
Coup de chapeau à Podz et Claudine Sauvé, directrice photo qui passe souvent dans l’ombre. Oui, je suis vendue. Vendue à l’intelligence qu’ils portent à l’écran. En espérant que le public ne laisse pas tomber d’ici la fin de la saison, c’est en encourageant de telle production que nous aurons une télé diversifiée.
Rendez-vous la semaine prochaine!
Pour ceux qui n’ont pas encore vu l’épisode, il est disponible sur Tou.tv.
Super texte! Bien d’accord avec toi! Petrowski devrait se la fermer et retourner écouter les Feux de l’Amour.
Merci! :)
L’épisode était très percutant. C’est à se demander si le choc aurait été le même si le contexte social avait été différent. Somme toute, d’excellents textes, des acteurs formidables et une caméra magique.
Ton article fait mouche, ma chère Catherine!
Je fais sans cesse mouche ma chère poucette!