Certains voyagent autour du monde pour frencher. D’autres, pour réaliser de courts documentaires rapportant leurs découvertes de l’étranger.
Entendons-nous qu’ils ne verront pas les îles Fidji de la même manière.
Occupation Double et La Course Évasion Autour du Monde présente un beau paradoxe de génération.
D’un côté 19 jeunes qui « jousent » dans une téléréalité afin de trouver l’amour avec un petit « a », pour au fond gagner un condo prémeublé et de se faire voir à la TV. Ça se rase les jambes en direct, ça se dit « gros », sans connotation péjorative toutes les deux phrases, et je suis généreuse. Mais jamais et au grand jamais ils ne veulent avoir l’air fou devant leur famille. Non, il ne faudrait surtout pas. C’est pour ça qu’ils vont à Occupation Double. Alors ça s’aime, ça s’aime plus, ça se rapproche, mais on ne le dit pas. Pas de besoin, on le voit.
Fait cocasse : J’ai cru lire quelque part que l’une d’entre elles est déjà allée en Ontario! Oui, oui! Tsé l’Ontario du Québec là? Eh ben.
De l’autre, ça parcourt le monde à la recherche des plus belles images, des histoires les plus touchantes, des trouvailles qui peuvent nous faire rêver dans notre salon. Ce sont 10 apprenties cinéastes, dont on ne connait pas la couleur de leur bobette. (D’ailleurs, le mot bobette se retrouve maintenant dans le dictionnaire.) On connait plutôt leurs films, leurs inspirations et leurs embûches lors des tournages.
Quand on a du contenu, on ne sent pas le besoin de présenter le contenant, voilà toute la différence.
C’est pourtant ironique.
J’aurais envie que ma génération soit davantage représentée par des jeunes créatifs tels que les participants à La Course. Mais non, tout le contraire. Les cotes d’écoutes d’Occupation Double dépassent même celles de Tout le Monde en Parle, les dimanches soirs (Sauf dimanche passé, juste pour me contre-dire). La génération Y se baigne dans les spas du cliché californien quant au même moment, elle découvre un pays dont la plupart d’entre nous sommes incapables de pointer sur un globe-trotter.
Mais il ne faut pas mettre la faute aux participants. La plupart n’ont même pas conscience dans quel univers ils s’apprêtent à se lancer. La télé-réalité est probablement la plus grande opposition à la réalité. J’espère ne rien vous apprendre si je vous dis que les candidats sont des personnages créés au préalable, afin d’obtenir le meilleur scénario possible. Remarquez qu’il y a sans contre dit, toujours un petit clown, un douchebag, un métis, un ou une avec une histoire secrète, une carriériste, une bitch…
Mais je ne vous apprends rien.
C’est la télé du pantin.
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