La déesse des mouches à feu: Juste et réel

Des mouches à feu? Dans le genre de lucioles? Un autre livre gaga qui porte sur un monde féérique avec un happy ending? Détrompez-vous, Geneviève Pettersen ne fait pas dans la dentelle avec La déesse des mouches à feu qui nous plonge complètement au sein d’un Chicoutimi-Nord de 1996 cru, dur et parfois violent.

Si le nom de l’auteure vous dit quelque chose, c’est que vous la connaissez fortement comme Madame Chose, son alter-ego, qui écrit une chronique de conseils domestiques à la fois grinçants et amusants le week-end dans La Presse. Pis c’est ben ben bon.

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Mais voilà que l’instant d’un roman, et croisons-nous les doigts pour d’autres, Geneviève a mis son alter-ego en mode pause. Influencée dans sa propre jeunesse par le livre Moi, Christiane F., 13 ans, droguée et prostituée autobiographie de Christiane Felscherinow, Pettersen réutilise ce roman comme vecteur et idole de Catherine, héroïne de La déesse des mouches à feu.  La jeune femme qui ne mâche pas ses mots nous raconte son adolescence éclatée à l’aide d’un langage propre au Saguenay et d’une véracité foudroyante.

« La déesse des mouches à feu, c’est Catherine, quatorze ans, l’adolescence allée chez le diable. C’est l’année noire de toutes les premières fois. C’est 1996 à Chicoutimi-Nord, le punk rock, le fantôme de Kurt Cobain et les cheveux de Mia Wallace. Des petites crisses qui trippent sur Christiane F. et des gars beaux comme dans les films en noir et blanc. Le flânage au terminus et les batailles de skateux contre pouilleux en arrière du centre d’achats. L’hiver au campe dans le fin fond du bois, les plombs aux couteaux, le PCP vert et les baises floues au milieu des sacs de couchage. C’est aussi les parents à bout de souffle et les amants qui se font la guerre. Un jeep qui s’écrase dans un chêne centenaire, les eaux du déluge qui emportent la moitié d’une ville et des oiseaux perdus qu’on essaie de tuer en criant. » La déesse des mouches à feu, Quatrième de couverture.

Sincèrement, j’aurais pu essayer de vous résumer le livre que je n’aurais pu mieux faire que cette quatrième de couverture exquise. Elle cerne chaque parcelle de ce roman que vous voudrez dans votre bibliothèque.

Pas de cachette, pas de jugement de la part de l’auteure, simplement la vie de ces jeunes comme ils la vivent. Un livre pour adulte sur l’adolescence. D’ailleurs, Geneviève Pettersen ne fait pas dans la demi-mesure. Elle respecte le rythme particulier qu’elle impose dès la première page, et jamais elle ne nous donne qu’un seul côté de la médaille.

«Elle peut être autant victime que bourreau. Je tenais à ce regard objectif, à cette absence de jugement, mais aussi de recul. Tout ce que je dis, c’est voici l’univers de ces jeunes, ce qu’ils écoutent, comment ils s’habillent, en évitant les clichés et en n’expliquant rien.» – Geneviève Pattersen, La Presse

L’auteure ne ment pas, c’est exactement ce qu’elle nous offre. Un ouvrage qui nous permet de nous forger notre propre opinion et de nous délecter d’une lecture profonde sur une autre réalité. Une écriture juste et réaliste.

En résumé, La déesse des mouches à feu, c’est un livre que l’on dévore du début à la fin et qui, même s’il peut-être difficile à lire de temps à autre, laisse une empreinte indéniable sur nos vies.

Verdict : Boucle  Note :  9/10 Genre : littérature québécoise, roman, réaliste Éditions : Le Quatarnier Prix :  23,95$ (Papier), 13,99$ (Numérique)

Twitter @AlexePhilibert   Pinterest : @HockeyMiss23

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Alexandra Philibert

Hyperactive du projet, Alexandra est une amoureuse des mots, du sport et de la musique country. Un contraste sur deux pattes que vous retrouverez le nez dans un livre ou probablement perdue à Nashville.

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